Le masque restera obligatoire pendant encore au moins deux semaines au Québec, jusqu’au 14 mai. Jugeant que le pic de la sixième vague est atteint, la Santé publique s’engage toutefois à rendre une décision « finale » au gouvernement dès le début de la semaine prochaine.

« Considérant qu’il faut demeurer prudents, on persiste à maintenir le masque obligatoire dans les lieux publics comme le transport collectif, jusqu’au 14 mai. On veut de la prévisibilité. Notre orientation finale sera prise en début de semaine prochaine », a expliqué le directeur national de santé publique par intérim, le DLuc Boileau, lors d’une conférence de presse jeudi.

« On anticipe réellement qu’on sera capable de le retirer le 14 mai prochain. […] On ne voit pas de choses qui peuvent faire dérailler cette intention. Par contre, on veut être sérieux, on l’est toujours », a-t-il ensuite précisé, en parlant de « gros bon sens ».

M. Boileau a par ailleurs jugé que la sixième vague de COVID-19 est « en voie d’être contrôlée » au Québec ». « On estime que le pic est en toute probabilité derrière nous. Ce n’est pas terminé, mais la progression semble être maintenant plus positive, et c’est tant mieux », a-t-il dit. Selon lui, le Québec est en fait sur un « plateau qui a tendance à vouloir descendre ». « Il faut toutefois rester conscient qu’on est dans une période pandémique. Et il y a beaucoup de personnes qui sont infectées tous les jours ».

« Cela dit, plusieurs de nos indicateurs montrent une baisse de la contagiosité au sein de la population générale et d’autres groupes comme les personnes âgées, les étudiants, les élèves du primaire et du secondaire, ou encore les travailleurs de la santé », a-t-il ajouté.

À l’heure actuelle au Québec, on estime que de 5 à 10 % des cas déclarés au quotidien sont des « réinfections », principalement avec le BA.2, et ce même si les personnes ont connu « une infection récente de l’Omicron », a dit le DBoileau.

« La protection après l’infection, ce n’est pas une question de temps, mais surtout de variant. Malheureusement, on ne peut pas savoir, quand il y a un chevauchement entre deux variants, lequel nous a affecté. Quelqu’un qui a fait BA.1 peut faire BA2 et on considère qu’à partir de deux mois, il peut commencer à faire une réinfection », a précisé l’expert clinique en appui à la gestion scientifique de la pandémie, Jean Longtin.

Ce dernier a précisé que l’isolement lors de symptômes sera le plus « important » dans les prochaines semaines. « On voudrait que ça devienne un réflexe normal en fait, peu importe le virus », a-t-il dit, en mentionnant que cette recommandation est « fort probablement » là pour rester à long terme.

Le Québec plus prudent qu’ailleurs

En mars, Québec avait indiqué que le port du masque prendrait fin « au plus tard à la mi-avril » dans tous les lieux publics, mais la sixième vague de COVID-19 — propulsée par le variant BA.2 — a finalement chamboulé les plans. Le port obligatoire est donc demeuré en place.

À l’heure actuelle, le Québec est le seul endroit au Canada à imposer le port du masque dans les lieux publics, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, qui compte pour sa part cesser de l’exiger le 6 mai prochain, selon ce qu’a annoncé plus tôt cette semaine le gouvernement provincial.

En Alberta et en Saskatchewan, le masque n’est plus requis depuis le 1er mars. La Colombie-Britannique a abandonné cette mesure le 11 mars, suivie par le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador le 14 mars, le Manitoba le 15 mars, le Yukon le 18 mars, l’Ontario et la Nouvelle-Écosse le 21 mars, les Territoires du Nord-Ouest le 1er avril et le Nunavut le 11 avril.

Le tout survient alors que la tendance à la baisse de la COVID-19 semble se confirmer au Québec. La province a rapporté jeudi une nouvelle baisse des nouveaux cas et des hospitalisations, tandis que les décès semblent plafonner. Le nombre de personnes hospitalisées devrait par ailleurs continuer de diminuer au cours des prochains jours, le nombre d’admissions continuant d’être inférieur aux sorties. On recense en moyenne 11 patients de moins chaque jour.

Avec Pierre-André Normandin et Suzanne Colpron, La Presse