(Ottawa) Santé Canada a approuvé un médicament d’AstraZeneca destiné à prévenir chez les personnes immunodéprimées une infection symptomatique au SRAS-CoV-2.

L’« Evusheld », une combinaison d’anticorps, est destiné aux personnes qui ne peuvent pas recevoir un vaccin classique ou qui, même vaccinées, ne bénéficient pas d’une immunité suffisante. Le médicament n’a pas été approuvé par Santé Canada comme substitut à la vaccination pour la population générale.

« Aucun médicament, y compris Evusheld, ne peut remplacer la vaccination […] qui reste le meilleur outil pour prévenir les maladies graves causées par l’infection à la COVID-19 », précise le ministère dans un communiqué.

Alors qu’un vaccin pousse l’organisme à fabriquer efficacement et rapidement ses propres anticorps, le médicament d’AstraZeneca fournit déjà des anticorps qui seraient prêts, éventuellement, à combattre le coronavirus.

Les deux anticorps monoclonaux ciblent la fameuse protéine de spicule du SRAS-CoV-2. Ils sont administrés en deux injections distinctes, avant une exposition à la COVID-19.

Les données des essais cliniques sur le médicament, publiées en novembre, ont montré une réduction de 83 % du risque de développer des symptômes de la COVID-19, par rapport à un placebo, après six mois.

« D’après les études de laboratoire, l’Evusheld devrait conserver une activité neutralisante contre le sous‑variant BA.2 d’Omicron, qui est maintenant le variant dominant dans de nombreuses communautés au Canada », indique par ailleurs Santé Canada.

« Pour les populations vulnérables, comme celles qui sont immunodéprimées, l’Evusheld contribue à répondre à un besoin qui n’était pas comblé dans la lutte contre la COVID-19, en constante évolution », a déclaré Kiersten Combs, présidente d’AstraZeneca Canada.

Santé Canada a autorisé le médicament pour les adultes et les adolescents de 12 ans et plus. Le ministère a aussi imposé des conditions à l’approbation du médicament, notamment l’obligation pour AstraZeneca de fournir en permanence des informations à jour sur l’innocuité et l’efficacité de la combinaison d’anticorps.

Le Canada a déjà signé un accord avec AstraZeneca pour recevoir 100 000 doses cette année.

AstraZeneca affirme que les professionnels de la santé devraient envisager d’offrir une plus forte dose d’anticorps dans les régions où circule l’Omicron. La pharmaceutique a également étudié cette combinaison d’anticorps comme traitement potentiel de la COVID-19, bien que le médicament n’ait pas été approuvé pour cet usage.

L’Evusheld demeure un outil de prévention pour protéger les personnes immunodéprimées contre une infection symptomatique au SRAS-CoV-2.