Après avoir élargi son accès, Québec a annoncé vendredi que les pharmaciens pourront désormais prescrire eux-mêmes l’antiviral Paxlovid, sans devoir réclamer au patient une ordonnance d’un médecin ou d’une infirmière praticienne spécialisée (IPS).

Dans un communiqué, le ministère de la Santé et des Services sociaux indique en effet que l’accès à une ordonnance d’un pharmacien depuis l’une des 1900 pharmacies du Québec « permettra d’offrir aux citoyens des soins de proximité et de favoriser une amorce de traitement plus rapide, afin d’en optimiser les bénéfices, tant pour la personne que pour le système de santé ».

Les pharmaciens pourront donc prescrire eux-mêmes le médicament, sans devoir attendre l’aval d’un médecin, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici, même si le médicament pouvait être distribué en pharmacie depuis la mi-mars. Québec précise toutefois que si deux jours après le début du traitement, la condition du patient évolue de manière défavorable, « le pharmacien devra le diriger vers un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée ».

Dans les dernières semaines, plusieurs voix avaient souligné la nécessité de permettre aux pharmaciens d’administrer le Paxlovid eux-mêmes. « Ça viendrait boucler la boucle. La personne positive à la COVID n’aurait alors même pas besoin de passer par son médecin, et aller directement en pharmacie. Et je pense que c’est vers ça qu’on s’en va, c’est la vision d’à peu près tout le monde », avait soulevé le président de l’Association des pharmaciens-propriétaires, Benoît Morin.

À l’Association des bannières et des chaînes de pharmacies du Québec (ABCPQ), le président Denis M. Roy a accueilli la nouvelle très positivement, vendredi, en parlant « d’une avancée majeure permettant aux pharmaciens propriétaires et à leurs équipes d’ajouter une tranche de protection visant à réduire les hospitalisations ».

« Je remercie les pharmaciens du Québec, le Collège des médecins et l’Ordre des pharmaciens du Québec pour leur grande collaboration », a indiqué vendredi le ministre de la Santé, Christian Dubé, en rappelant que le Paxlovid « constitue un outil supplémentaire à notre disposition afin de réduire le nombre d’hospitalisations et de décès chez nos personnes les plus vulnérables ».

Le traitement au Paxlovid doit être amorcé dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes. Son usage n’est toutefois pas possible chez certains patients en raison d’interactions médicamenteuses ou de contre-indications. De plus, selon les données disponibles, l’usage du Paxlovid apparaît non pertinent en l’absence de facteurs de risque de complications.

Les autorités gouvernementales ajoutent qu’il est essentiel que les personnes qui présentent une condition potentiellement pertinente à l’utilisation du Paxlovid s’assurent de passer rapidement un test de dépistage de la COVID-19 dès l’apparition des premiers symptômes. Si le résultat est positif, elles doivent consulter promptement un pharmacien, un médecin ou une infirmière praticienne spécialisée.

Depuis la mi-mars, tous les adultes avec une immunosuppression, qu’elle soit « modérée à sévère », peuvent se procurer le Paxlovid, et ce, peu importe leur statut vaccinal. Un Québécois non vacciné ou partiellement vacciné de 60 ans et plus peut aussi l’obtenir, tout comme un patient non vacciné ou partiellement vacciné de 18 ans et plus qui présente notamment une insuffisance rénale chronique, une insuffisance hépatique, de l’obésité, du diabète, de l’hypertension artérielle, ou encore une maladie cardiovasculaire ou pulmonaire.

Avec La Presse Canadienne