(Halifax) Des mesures strictes contre la COVID-19 seront appliquées lorsque les navires de croisière reviendront dans les ports canadiens, le mois prochain, après une interruption de près de deux ans, a annoncé lundi le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra.

Ottawa a levé le 1er novembre dernier son interdiction visant les navires de croisière dans les eaux canadiennes pour les croisiéristes qui se conformeront entièrement aux exigences de santé publique en période de pandémie. « L’industrie devra suivre un protocole strict », a prévenu lundi matin le ministre Alghabra, de passage à Halifax.

Selon un cadre élaboré avec les agences de santé publique fédérales, provinciales et locales, mais aussi avec Washington et avec l’industrie des croisières, tous les employés et les passagers des paquebots doivent être entièrement vaccinés contre la COVID-19 afin d’être autorisés à entrer au Canada, a déclaré M. Alghabra.

Le ministre ajoute que les passagers devront passer un test moléculaire (PCR) dans les 72 heures avant d’embarquer, ou passer un test rapide (antigénique) 24 heures avant l’embarquement.

À leur retour au Canada, les passagers auront également besoin d’un résultat de test moléculaire négatif dans les 72 heures précédant leur débarquement, ou d’un résultat négatif de test rapide dans la journée précédant l’arrivée prévue au pays.

Le ministre Alghabra a précisé que les croisiéristes seront tenus de vérifier les preuves vaccinales et de surveiller et communiquer les résultats des tests de dépistage. Il prévient qu’aucun passager ne sera autorisé à descendre d’un navire de croisière s’il ne satisfait pas aux exigences fédérales, qui seront appliquées par l’Agence des services frontaliers du Canada.

Important pour les villes

L’industrie des croisières rapporte environ 4 milliards par année à l’économie canadienne et est directement et indirectement responsable d’environ 30 000 emplois dans le secteur du tourisme au pays, selon le gouvernement fédéral.

Allan Gray, président et chef de la direction du port de Halifax, a déclaré que l’annonce de lundi envoie un signal clair aux ports, mais surtout à l’industrie touristique dans les villes portuaires : les paquebots reviennent, en toute sécurité.

M. Gray a déclaré que même si la relance de l’industrie canadienne des navires de croisière est certainement la bienvenue, le plus grand avantage économique du secteur va à l’accueil récréotouristique dans les villes où débarquent les passagers de ces grands navires.

« Dans la plupart des cas, les croisières (ne sont) jamais une source de revenus importante pour un port […] Les bénéfices économiques vont plutôt dans les communautés, dans l’industrie touristique. »

M. Gray s’attend à ce que la saison 2022, d’avril à novembre, contribue à relancer une industrie qui devrait rebondir vigoureusement dans les années à venir. Selon lui, le port de Halifax devrait accueillir 152 navires de croisière cette saison. « L’inconnue, c’est le nombre réel (de passagers) à bord », a toutefois souligné M. Gray.

Le ministre Alghabra était à Halifax lundi matin pour annoncer un financement fédéral de 7 millions dans la construction d’une nouvelle installation d’inspection des conteneurs maritimes de 15 millions dans le port. L’administration portuaire, avec 8 millions, complétera le financement du projet.

L’objectif est de réduire les délais d’inspection et la congestion des conteneurs au port, ainsi que la circulation des camions au centre-ville de Halifax. Selon M. Gray, il est prévu que la nouvelle installation soit utilisée d’ici l’année prochaine.