Alors que le Danemark songe à abandonner son programme de vaccination contre la COVID-19 d’ici la fin du mois, d’autres pays ont déjà commencé à proposer une quatrième dose de vaccin à leur population. Que devrait faire le Québec, qui se prépare lentement mais sûrement à lever les principales mesures de restrictions sanitaires ?

Fin de la vaccination au Danemark

Le 11 février dernier, le gouvernement du Danemark a annoncé son intention de mettre fin à son programme de vaccination « au plus tard au printemps ». L’Autorité danoise de la santé et des médicaments a notamment conclu « qu’il n’est actuellement pas nécessaire d’offrir une troisième prise pour les personnes de moins de 18 ans, ou d’offrir une quatrième prise pour plusieurs groupes ». Dans ce pays de 5,8 millions d’habitants, 81 % de la population a reçu au moins deux doses de vaccin et 61,4 % a reçu une dose de rappel. Selon le gouvernement, même si les hospitalisations sont à la hausse, elles ne sont pas jugées problématiques. « Comme on voit l’épidémie s’éteindre, et parce que la saison va bientôt changer, il n’est pas utile de proposer une quatrième dose », a expliqué Bolette Søborg, médecin en chef du Danemark, dans un communiqué.

La Suède recommande une quatrième dose

Pays voisin du Danemark, la Suède recommande de son côté une quatrième dose pour toutes les personnes de plus de 80 ans, ainsi que pour toute personne vivant dans une maison de retraite, peu importe son âge. « La capacité du système immunitaire à réagir à la vaccination et à bâtir une protection durable diminue avec l’âge. Un rappel renforce cette protection », a plaidé lundi l’épidémiologiste en chef du pays, Anders Tegnell. Le pays scandinave, qui s’est notamment distingué avec des mesures sanitaires moins restrictives, a enregistré un bilan de 16 500 morts pour une population de 10 millions d’habitants. Des chiffres nettement supérieurs à ceux du Danemark, où on a enregistré 4038 morts pour une population de 5,8 millions de personnes.

Espagne, Chili, Israël

Plusieurs autres nations ont décidé d’offrir une quatrième dose de vaccin. Depuis la mi-janvier, c’est le cas en Espagne, mais seulement pour les personnes « très vulnérables », dont celles traitées pour un cancer ou recevant un traitement immunosuppresseur. Dans ce pays de 47 millions d’habitants, 90,5 % de la population est entièrement vaccinée. Au Chili, le gouvernement a déjà annoncé à la fin de décembre qu’une quatrième dose serait offerte à toute la population, en commençant par les personnes les plus à risque. Déjà, plus de 40 000 décès ont été enregistrés sur une population de 19,2 millions d’habitants. Un peu plus de 86 % des Chiliens ont reçu deux doses de vaccin. Israël, l’un des pays qui a le plus rapidement vacciné sa population, offre une quatrième dose aux personnes âgées de 60 ans et plus depuis le début de l’année.

PHOTO PAU BARRENA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Les boîtes de nuit de Barcelone, en Espagne, ont rouvert leurs portes la fin de semaine dernière.

L’avis d’un expert

Alain Lamarre, professeur et chercheur spécialisé en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique, croit qu’une quatrième dose peut être utile pour les personnes âgées de plus de 80 ans et les personnes immunosupprimées. Mais dans le contexte actuel, avec la vague Omicron qui semble en déclin un peu partout sur la planète, il estime que les trois doses de vaccin sont suffisantes. « Les trois doses, c’est assez efficace pour nous protéger contre les maladies les plus graves. » Selon lui, s’il fallait relancer une opération de vaccination à plus grande échelle, il faudrait attendre des vaccins « plus adaptés au variant Omicron ». « La situation va dans la bonne direction, mais il n’est pas exclu non plus qu’il y ait une sixième vague à l’automne et que tout le monde ait besoin d’une dose de rappel. Ça risque d’être un vaccin adapté à Omicron. »

L’OMS tape du pied

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté récemment les pays riches à verser d’urgence 16 milliards de dollars qui manquent encore pour financer son plan de lutte contre la COVID-19. Selon l’OMS, la propagation fulgurante du variant Omicron, plus contagieux, mais moins virulent, rend d’autant plus urgente la distribution équitable de tests, traitements et vaccins. Seulement six pays – le Canada, l’Allemagne, le Koweït, la Norvège, l’Arabie saoudite et la Suède – ont atteint ou dépassé un niveau de financement équitable.

Avec l’Agence France-Presse

En savoir plus
  • 5,8 millions
    Depuis la fin de décembre 2019, la pandémie a fait plus de 5,8 millions de morts dans le monde. Les États-Unis ont le pire bilan avec tout près de 920 000 morts, devant le Brésil (638 362) et l’Inde (509 011).
    Sources : OMS et AFP