Le gouvernement Legault pourrait suspendre l’imposition du passeport vaccinal « dans quelques semaines ». Cela dit, il n’exclut pas pour autant de le remettre sur pied si une nouvelle hausse de la contamination devait survenir dans les prochains mois.

« Est-ce que la Santé publique va nous recommander, j’espère dans quelques semaines, de dire qu’on peut le suspendre parce que ça va mieux ? Mais est-ce qu’on pourrait le rétablir si jamais on était pris avec une autre vague ? C’est à ça qu’il faut penser », a expliqué vendredi le ministre de la Santé, Christian Dubé, lors d’une période d’interpellation tenue au Salon bleu de l’Assemblée nationale.

Celle-ci a duré environ deux heures, à l’invitation du critique libéral en santé, Monsef Derraji. Tout en faisant au passage valoir que les Québécois « ont démontré qu’ils étaient d’accord avec le passeport vaccinal », le ministre caquiste a néanmoins reconnu la nécessité d’avoir « des discussions » sur cette mesure dans le futur, avec la Santé publique et les experts du gouvernement.

« Est-ce qu’on pourra rétablir ces outils-là si on en a besoin ? C’est là-dessus qu’il faut être capable d’avoir des discussions », a-t-il encore réitéré, en saluant l’expertise « qui nous a été amenée avec la venue » du directeur national de santé publique par intérim, le DLuc Boileau. M. Dubé a d’ailleurs aussi martelé que le gouvernement doit d’abord « regarder la science » pour « s’assurer que chacune des décisions est prise à la lumière de la science ».

Ses propos, ou du moins leur ton, contrastent en partie avec ceux qu’il avait tenus pas plus tard que mardi dernier. « Pour moi, le passeport vaccinal, il est là pour rester », avait en effet soutenu M. Dubé en conférence de presse.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Tout en faisant au passage valoir que les Québécois « ont démontré qu’ils étaient d’accord avec le passeport vaccinal », le ministre de la Santé Christian Dubé a néanmoins reconnu la nécessité d’avoir « des discussions » sur cette mesure dans le futur.

Le ministre de la Santé ne s’est pas rendu disponible pour répondre aux questions des médias après l’interpellation, vendredi. « Nous allons continuer d’écouter les recommandations de la Santé publique. À ce stade-ci, les recommandations demeurent les mêmes pour le déconfinement graduel, avec le port du masque et l’application du passeport vaccinal. Nous aurons l’occasion de faire le point avec les experts sous peu », a toutefois précisé son attachée de presse, Marjaurie Côté-Boileau.

Au moins jusqu’à la mi-mars

Plus tôt cette semaine, mercredi, le DLuc Boileau avait indiqué qu’il prévoit toujours conserver la distanciation physique, le port du masque et l’imposition du passeport vaccinal au moins jusqu’à la mi-mars.

« On espère que non, mais on verra », s’était-il limité à dire lorsque questionné à savoir si le nouveau variant BA.2, une sous-lignée d’Omicron jugée jusqu’à 30 % plus transmissible et de plus en plus présente au Québec, pourrait bousculer cet échéancier préliminaire. Quant à l’état d’urgence sanitaire, « il a été nécessaire et l’est encore », a insisté le DBoileau.

Pour l’heure, la levée de l’urgence sanitaire, réclamée depuis des mois par l’opposition, devrait venir seulement après l’adoption d’un projet de loi qui assurera le maintien de certaines mesures d’exception, comme le passeport vaccinal et les primes versées au personnel de la santé. Le texte législatif sera déposé en mars, a affirmé mardi le premier ministre François Legault, et son adoption pourrait venir au printemps.