(Toronto) L’Ontario n’a pas de plans immédiats pour mettre fin au masque obligatoire ou au passeport vaccinal, a déclaré mercredi la ministre de la Santé, en annonçant les détails d’un plan de distribution de tests rapides gratuits dans les épiceries et les pharmacies.

Christine Elliott a déclaré que l’Ontario ne suivrait pas l’exemple d’autres provinces, comme l’Alberta et la Saskatchewan, qui ont commencé cette semaine à lever les règles sur le passeport vaccinal et prévoient de mettre fin dans un proche avenir au port obligatoire du masque.

Mme Elliott a précisé que son gouvernement avait l’intention de maintenir ces mesures encore un moment, sans donner d’échéancier. « Nous n’avons actuellement aucun plan pour abandonner (ces mesures). Nous pensons que le masque sera important pendant un certain temps », a déclaré Mme Elliott lors d’une conférence de presse à Kitchener. Elle a indiqué que son gouvernement suivait en cela les conseils de la Santé publique et d’autres experts. « Nous avons toujours dit que nous allions adopter une approche très prudente, progressive, face au déconfinement, et c’est la voie que nous allons suivre. »

L’Ontario a commencé à lever progressivement les restrictions pour les commerces et les rassemblements à la fin du mois dernier, et prévoit de réduire davantage les restrictions à intervalles de trois semaines.

Certaines chirurgies qui avaient été interrompues pour préserver la capacité du système de santé pendant la vague Omicron ont aussi recommencé. La ministre Elliott a d’ailleurs soutenu mercredi que son gouvernement finalisait des plans pour reprendre, « dans les prochains jours », davantage de procédures et lever complètement une directive qui suspendait certaines opérations.

La ministre a par ailleurs indiqué mercredi que le gouvernement respectait son calendrier de déconfinement progressif et souhaitait supprimer les restrictions « dès que possible », sur la base d’avis scientifiques.

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Le gouvernement ontarien indique que jusqu’à 5,5 millions de tests seront mis chaque semaine à la disposition des épiceries et pharmacies qui participent à ce programme qui durera au moins huit semaines.

La ministre a fait ces remarques lors d’une annonce détaillant les plans du gouvernement pour étendre l’accès aux trousses de tests de dépistage rapide, plus d’un mois après avoir fortement restreint l’accès aux tests PCR, réservé à des clientèles prioritaires comme les travailleurs de la santé. Pendant ce temps, par contre, la plupart des Ontariens n’ont pas pu mettre la main sur des tests rapides gratuits. Le gouvernement indique qu’il a acheté plus d’approvisionnement et peut maintenant augmenter l’offre.

« Pas pour aller à un party »

Des boîtes de tests rapides gratuits devaient être disponibles dès mercredi dans les épiceries, les pharmacies et d’autres établissements — les informations sur les emplacements sont publiées en ligne. Jusqu’à 5,5 millions de tests seront mis chaque semaine à la disposition des établissements pendant le programme, qui, selon le gouvernement, durera au moins huit semaines.

Les citoyens peuvent récupérer les tests en personne ou commander en ligne, selon le détaillant. Il y aura une limite générale d’une boîte de cinq tests par ménage et par visite, mais les responsables ont déclaré que certaines considérations seront prises pour les personnes vivant dans des familles plus nombreuses.

Plus de 2300 sites participent au programme, y compris dans le Nord et dans certaines collectivités éloignées des Premières Nations.

La ministre Elliott a indiqué mercredi que le gouvernement ne prévoyait pas tenir compte des résultats de ces tests rapides pour suivre l’évolution des nouveaux cas : il examine plutôt les hospitalisations, les admissions aux soins intensifs ou les eaux usées.

Elle a rappelé que ces tests rapides visent à dépister une infection potentielle avant d’aller voir des membres de la famille ou des amis immunodéprimés, par exemple. « Ce n’est pas lorsque vous voulez aller à une fête. »

Moins d’hospitalisations

L’Ontario signalait mercredi 2059 hospitalisations liées à la COVID-19 et 413 patients aux soins intensifs. Il s’agit d’une baisse de 195 hospitalisations et de 61 patients aux soins intensifs depuis la veille.

L’Ontario signalait également 65 décès supplémentaires liés à la COVID-19. Il y a eu 3162 nouveaux cas de COVID-19 signalés, bien que la Santé publique rappelle que le nombre réel est probablement plus élevé en raison de la politique actuelle de dépistage, réservé à des clientèles prioritaires.

Environ 42 % des foyers de soins de longue durée de la province connaissaient des éclosions mercredi, comparativement à 45,5 % mardi.

Le gouvernement ontarien ne signale pas les cas de COVID-19 dans les écoles, mais on indique que quatre établissements étaient fermés mardi « en raison d’éclosions ou de considérations opérationnelles ». Par ailleurs, 82 écoles signalaient des absences de 30 % ou plus d’élèves ou de membres du personnel.