Un « soubresaut » des hospitalisations est toujours en vue au Québec, alors que la province entame son déconfinement graduel. Mais cette fois, le gouvernement Legault assure avoir la « marge de manœuvre » pour y faire face, sans devoir revenir sur ses promesses.
« On s’est créé une marge de manœuvre d’environ 1000 lits, ce qui n’est pas rien », a expliqué mardi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.
Il faisait ainsi référence au fait que les hospitalisations ont chuté de 3400 à moins de 2400 dans les trois dernières semaines. Pendant ce temps, le nombre d’employés absents dans le réseau est aussi passé de 20 000 à entre 10 000 et 11 000, « ce qu’on apprécie aussi énormément », a dit le ministre.
Ce dernier estime de surcroît que « le phénomène Omicron nous permet de gérer différemment nos lits ». « Non seulement on a baissé le nombre de lits, mais on sait que ces gens-là, on est capable de s’organiser avec eux différemment. C’est-à-dire que maintenant, avec des règles de prévention et de contrôle des infections, nos experts vont pouvoir regarder si on est capable maintenant de les replacer sans risque. Ce n’était pas le cas du tout lors de la première vague », a-t-il fait valoir.
Tout ça fait en sorte qu’on pense qu’on a une marge de manœuvre pour prendre un certain soubresaut, on va le dire comme ça. On s’attend à ce qu’il y ait plus d’hospitalisations, mais on a de la marge.
Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux
Un plateau ou une hausse ?
À ses côtés, le directeur national de santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, a estimé qu’avec la levée des différentes mesures, le Québec devrait s’attendre à « soit un plateau qui va s’installer pour les hospitalisations, soit peut-être une remontée ». « Cela dit, nous calculons que la remontée ne devrait pas être à la hauteur de ce que nous avons connu », a-t-il relevé, convenant toutefois que ces projections comprennent « beaucoup d’incertitude ».
M. Boileau doit d’ailleurs tenir une conférence de presse à ce sujet ce mercredi. « S’il y a quelque chose qui peut arriver, nous recommanderons à ce moment-là de ralentir l’évolution des mesures qui sont levées, mais pour nous, c’est très peu probable », a-t-il néanmoins suggéré en ce sens.
Le premier ministre François Legault, lui, a rappelé « qu’il faut garder en tête qu’on a un rattrapage à faire sur les chirurgies ». « Oui, il y a des chirurgies qui peuvent être reportées, mais à un moment donné, il va falloir faire ce rattrapage », a-t-il plaidé, insistant lui aussi sur cette « marge de manœuvre » qu’il dit avoir confirmée avec plusieurs responsables d’hôpitaux au Québec.
« C’est un risque calculé aujourd’hui de vous annoncer un plan de déconfinement. L’objectif, c’était de s’assurer qu’on soit capables de continuer à soigner tous les Québécois. On a réussi, même si ç’a été serré, puis là, on a une petite marge de manœuvre », a-t-il encore résumé, reprenant ainsi essentiellement la même formule que son ministre Christian Dubé.
La pression diminue encore
Pendant ce temps, le Québec a recensé mardi une baisse de 45 hospitalisations par rapport à la veille dans le réseau régulier, qui se traduit par 151 nouvelles entrées et 196 sorties. À ce jour, 2380 patients demeurent hospitalisés en lien avec le virus, dont 178 se trouvent aux soins intensifs, un chiffre resté stable dans les 24 dernières heures (21 entrées, 21 sorties). Ces 2380 personnes hospitalisées représentent une baisse de 17 % sur une semaine. Aux soins intensifs, la baisse est de 18 %.
Les 56 nouveaux décès rapportés mardi, eux, portent à 38 décès par jour la moyenne quotidienne calculée sur une semaine. La tendance demeure néanmoins en baisse de 24 % sur une période de 7 jours.
On a également signalé 2504 nouveaux cas de COVID-19, ce qui porte à 3011 cas par jour la moyenne quotidienne calculée sur 7 jours. La tendance est ainsi en baisse de 9 % sur une semaine. Il convient de rappeler que les limites dorénavant imposées au dépistage rendent ces données nettement moins représentatives.
Côté vaccination, le rythme de la campagne continue de ralentir rapidement. Le Québec administre présentement moins de 40 000 doses par jour, en baisse de 41 % depuis une semaine.
Lundi, à peine 32 500 doses supplémentaires ont été administrées. À l’heure actuelle, 86,3 % de la population québécoise générale a reçu une dose de vaccin, 81,1 % en a reçu deux et 45,3 % dispose déjà de ses trois doses de vaccin.
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