(Québec) Les partis de l’opposition accusent François Legault de s’être comporté comme un joueur de poker qui a « bluffé avec la gestion de crise » en lançant l’idée d’imposer une contribution santé aux Québécois non vaccinés. L’objectif du premier ministre, affirment-ils, était de camoufler sa gestion « chaotique » de la cinquième vague de la pandémie.

Le gouvernement laisse tomber sa « contribution santé », alors qu’il avait promis de déposer un projet de loi pour imposer cette taxe d’environ 100 à 800 $ à ceux qui refusent sans raison médicale de recevoir le vaccin contre la COVID-19.

Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, accuse le premier ministre d’avoir lancé dans l’espace public une « bébelle » et d’avoir été « irrespectueux de l’intelligence des gens » afin de camoufler les mesures sanitaires confuses imposées pendant le temps des Fêtes.

On a un premier ministre qui prend sa population pour des valises. […] Le premier ministre joue avec la confiance des gens [et] c’est inacceptable. C’est de la manipulation de l’opinion publique et il faut que ça cesse.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois

Du côté de l’opposition officielle, la cheffe libérale Dominique Anglade accuse elle aussi François Legault de traiter les Québécois comme des « valises » et de les avoir « niaisés » pendant près d’un mois avec son idée « irréfléchie [et] irresponsable ».

« C’est un gouvernement qui a tenté de faire diversion, qui a tenté de ne pas répondre aux questions alors qu’il avait complètement perdu le contrôle. [Ils ont] proposé quelque chose qui était irréfléchi et maintenant, ils se rendent compte dans les sondages que ce n’est pas l’idée du siècle », affirme Mme Anglade.

« De l’incompétence », selon QS

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, accuse pour sa part François Legault d’avoir inventé une « patente à gosses » avec sa contribution santé et de gouverner le Québec sur la base de « son humeur [du] jour » et des « coups de tête ».

« Sur quoi se base François Legault quand il prend des décisions ? Le premier ministre du Québec nous doit de sérieuses explications », dit M. Nadeau-Dubois, affirmant que ce débat sur la contribution santé était « broche à foin » et qu’il relevait tout simplement « de l’incompétence ».

Au premier jour de la rentrée parlementaire, mardi, les partis de l’opposition craignaient que le débat avorté entourant l’imposition d’une contribution santé ait pu miner la confiance de la population envers les mesures sanitaires.

« Ce n’est pas normal qu’au Québec, on soit parmi les juridictions au monde qui sont les plus confinées, alors qu’on est les plus vaccinés, et le minimum est de cesser de jouer avec les émotions des gens […] et d’arriver avec un plan rigoureux [de déconfinement] », affirme le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.

Le 11 janvier dernier, lorsqu’il avait annoncé en point de presse que le Québec imposerait une contribution santé aux non-vaccinés, François Legault avait défendu l’idée en affirmant que « les personnes qui refusent de se faire vacciner amènent un fardeau sur le personnel et un fardeau financier important pour la majorité des Québécois ».

« Tous les adultes au Québec qui n’accepteront pas d’aller chercher au moins une première dose au cours des prochaines semaines auront une facture à payer parce qu’il y a des conséquences sur notre réseau de la santé et ce n’est pas à l’ensemble des Québécois à payer pour ça », avait-il déclaré.