(Québec) Le directeur national de santé publique du Québec désavoue la contribution santé proposée par le gouvernement Legault, estime le Parti québécois (PQ).

Vendredi, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a dit interpréter le refus du Dr Luc Boileau de se prononcer sur la taxe santé comme une preuve que la mesure est purement politique.

« Si la Santé publique pensait qu’il y a une utilité quelconque à une taxe pour les non-vaccinés, sur le plan de la vaccination ou sur le plan des hospitalisations, elle nous le dirait », a-t-il déclaré.

« Or, elle […] ne touche pas à ça avec un pôle de 10 pieds, parce qu’elle est très consciente, à mon avis, qu’il s’agit d’une mesure politique qui a été décidée par les conseillers politiques du premier ministre », a-t-il ajouté.

Le Dr Boileau avait expliqué la veille qu’il n’émettrait pas d’opinion sur la contribution santé proposée par le premier ministre François Legault parce qu’il considérait que la mesure était « fiscale », donc pas de son ressort.

« Il s’agit d’une mesure économique et moi, je préfère ne pas commenter sur les mesures économiques. Ça ne relève pas de l’expertise de la Santé publique ; […] c’est une mesure fiscale », avait-il dit.

Le gouvernement Legault s’est engagé à déposer un projet de loi à l’Assemblée nationale qui imposerait une taxe santé aux adultes non vaccinés, ce qui force du coup les partis d’opposition à prendre position.

Évoquant des enjeux notamment d’éthique et d’équité, les oppositions ont toutes exprimé au cours de la dernière semaine leur malaise face à la contribution santé.

M. St-Pierre Plamondon a affirmé que les députés du PQ réunis en caucus ont pu interroger à ce sujet la Dre Kim Lavoie, codirectrice du Centre de médecine comportementale de Montréal.

« Elle nous a dit : “Ce n’est pas efficace si vous comptez augmenter le taux de vaccination avec une punition dans un an”. Elle a été limpide », a-t-il relaté en point de presse.

« On a des experts indépendants qui nous disent que ça n’a aucune utilité en termes de gestion de la pandémie, puis on a la Santé publique […] qui n’ose même pas émettre une opinion sur cette mesure-là.

« Plus on avance, plus on en apprend, plus on se rend compte que les fondements d’une telle mesure sont douteux », ajoute le chef péquiste. L’Assemblée nationale reprend ses travaux le 1er février.