Le variant Omicron est établi dans plusieurs villages du Nunavik. La région compte 312 cas actifs et 6 de ses 14 communautés ont dû être placées au palier d’alerte rouge, car la transmission communautaire y est confirmée.

« On commence à connaître l’effet Omicron sur les communautés. On aurait préféré retarder encore un peu plus le phénomène, mais il est maintenant présent », affirme la directrice régionale de santé publique du Nunavik, la Dre Marie Rochette.

Les communautés de Salluit (23 cas actifs), Ivujivik (23 cas actifs), Kangiqsualujjuaq (92 cas actifs), Kuujjuaq (40 cas actifs), Puvirnituq (81 cas actifs) et Tasiujaq (35 cas actifs) sont les plus touchées pour le moment.

Les huit autres communautés du Nord ne comptent pour l’instant que quelques cas chacune, et aucune transmission communautaire n’y est confirmée. « On espère la retarder le plus possible », dit la Dre Rochette.

Celle-ci explique que, jusqu’à maintenant, les personnes infectées par le variant Omicron sont peu malades et n’ont que rarement besoin d’être hospitalisées. « Mais ça prend environ deux semaines après une hausse de cas pour voir l’impact sur la hausse des hospitalisations. Donc, on reste prudents. On n’a pas encore la pleine mesure de ce que cela va signifier », souligne-t-elle.

Pénurie de main-d’œuvre

La population du Nunavik continue de bénéficier de tests de dépistage PCR. Mais la Dre Rochette signale que les ressources humaines pour mener ces tests commencent à se faire rares. « On veut implanter prochainement des tests rapides pour éviter à la population d’aller en CLSC pour un test de dépistage. Mais en faisant ça, on va perdre de la fiabilité sur les données sur le nombre de cas », dit-elle.

La Dre Rochette note aussi que la situation reste précaire au Nunavik, car la région ne peut plus compter sur le soutien de travailleurs d’autres régions pour l’épauler, la pénurie de personnel étant critique partout en province.

Pour l’instant, le Nunavik maintient la période d’isolement de 10 jours pour les personnes positives à la COVID-19. « En ce moment, le risque de réduire cette période d’isolement serait trop important », indique la Régie régionale de santé du Nunavik, dans un communiqué.

Par ailleurs, une campagne de vaccination massive contre l’hépatite A débutera à la fin de janvier au Nunavik, soit en même temps que se déploiera la vaccination des deuxièmes doses de vaccin contre la COVID-19 pour les enfants de 5 à 11 ans. Le village de Puvirnituq est aux prises avec une éclosion de cas d’hépatite A. Depuis septembre 2021, 19 personnes ont contracté la maladie. Treize de ces personnes ont dû être hospitalisées. Pour prévenir d’autres cas, la vaccination contre l’hépatite A sera offerte dès la fin du mois dans cette communauté, ainsi que dans les 13 autres communautés du Nunavik.