Québec fait marche arrière. Les enfants et les éducatrices des milieux de garde qui ont été en contact avec un cas positif devront à nouveau s’isoler.

« Ils ont décidé de revenir aux pratiques qui étaient là avant le 30 décembre. Je sais que pour les parents, c’est mélangeant », a indiqué à La Presse Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE).

Le 30 décembre, les milieux de garde ont reçu de nouvelles directives qui indiquaient que les enfants et les éducatrices ayant été en contact avec une personne positive au virus en garderie n’auraient plus à passer de test de dépistage de la COVID-19 ou à s’isoler pendant 10 jours, sauf s’ils présentaient des symptômes liés à la maladie.

Mardi, lors d’une rencontre avec différentes associations patronales, la Santé publique a annoncé la fin de cette directive, au soulagement des milieux de gardes. Les enfants et les éducatrices des milieux de garde qui ont été en contact avec un cas positif devront donc s’isoler.

C’est bien d’agir avec prudence. Ça nous inquiétait d’avoir zéro jour d’isolement, parce que les enfants auraient pu être contagieux et contaminer beaucoup d’autres enfants et leur famille.

Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance

La Santé publique a demandé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de revoir sa décision, puisqu’il n’y a pas une capacité suffisante de tests de dépistage et que les enfants ne sont pas masqués.

Isolement

La Santé publique a annoncé mardi que les enfants qui ont contracté la COVID-19 devront faire une quarantaine de 10 jours, tandis que les éducateurs doublement vaccinés pourront s’isoler pendant 5 jours.

Les employés non vaccinés devront faire une quarantaine de 10 jours comme les enfants, indique Mario Ranallo, qui dirige le Rassemblement des garderies privées du Québec.

« Le confinement est d’une durée de cinq jours, dans la mesure où l’employée peut retourner travailler. Si son état ne le permet pas, elle peut allonger la durée de son isolement », précise David Haddaoui, président de l’Association des garderies non subventionnées en installation.

Plus tôt mardi, la Santé publique a annoncé que les Québécois pleinement vaccinés atteints de la COVID-19 pouvaient s’isoler pendant 5 jours plutôt que 10. Cette mesure s’applique uniquement aux personnes asymptomatiques ou dont les symptômes ont régressé.

Les employées des milieux de garde qui retournent au travail après cinq jours d’isolement devront porter un masque et conserver une distance de deux mètres avec les autres. « Ça veut dire qu’ils n’ont pas le droit de manger avec leurs collègues. Ça va être tout un autre défi de mettre cette mesure en application », soutient M. Haddaoui.

Manque de tests

Mme Bélisle craint que le manque de tests de dépistage rende difficile la gestion des cas positifs dans les prochaines semaines.

Toute la gestion des cas reposait sur les tests. On risque de se retrouver devant plusieurs personnes qui ont des symptômes de COVID-19 et on ne saura pas si c’est le virus qui circule.

Geneviève Bélisle, directrice générale de l’Association québécoise des centres de la petite enfance

Puisque les enfants ne portent pas de masque et ne sont pas vaccinés, la Santé publique du Québec considère les milieux de garde dans une catégorie prioritaire pour obtenir les tests rapides, indique Mme Bélisle. Elle espère donc avoir accès à des tests rapidement pour les familles et les éducatrices. « Ça nous donnerait un coup de main », dit-elle.

Les associations patronales sont unanimes : les changements fréquents dans les directives entraîneront plusieurs défis pour le personnel et les familles. « Je pense que ça va être des journées et des semaines très compliquées. Ça va demander la bonne foi de tout le monde et beaucoup de compréhension », conclut Mme Bélisle.