(Toronto) Alors que les hôpitaux de l’Ontario se préparaient mardi à du délestage dans les salles d’opération, on signalait 1290 hospitalisations liées à la COVID-19 et 266 patients atteints du virus aux soins intensifs.

La province signalait également mardi 11 352 nouveaux cas de COVID-19, mais le gouvernement rappelait que ces chiffres sous-estiment le nombre réel de cas, en raison des limites imposées au dépistage.

Les admissions aux soins intensifs ont augmenté mardi de 18 patients depuis la veille. On a par ailleurs enregistré 10 nouveaux décès liés au coronavirus en Ontario.

Le gouvernement ontarien a annoncé lundi une série de nouvelles mesures, notamment la suspension des chirurgies non urgentes, dans le but de ralentir la cinquième vague, causée par un variant Omicron hautement contagieux.

Les dernières restrictions comprennent aussi un retour à l’enseignement en ligne pendant au moins deux semaines et la fermeture complète, à compter de mercredi, de certains commerces comme les salles des restaurants et les centres de conditionnement physique.

Les commerces de détail et les services de soins personnels devront limiter leur capacité d’accueil à 50 %. Les rassemblements intérieurs privés seront aussi limités à cinq personnes.

Les hôpitaux se préparent au délestage

Le système de santé se préparait donc mardi aux mesures draconiennes de délestage annoncées lundi pour libérer de l’espace et du personnel dans les hôpitaux, submergés par les cas d’Omicron.

Le vice-président médical de Santé Ontario, l’agence qui supervise le système hospitalier de la province, a rappelé mardi que la pression sur le réseau provenait du grand nombre de patients hospitalisés, mais aussi des congés de maladie de plusieurs travailleurs de la santé.

Chris Simpson explique que le personnel restant doit être redéployé dans les services confrontés à des pénuries ou pour aider à admettre les personnes atteintes de COVID-19.

M. Simpson précise toutefois que moins de personnes souffrent de pneumonie due à la COVID-19 pendant cette « vague Omicron ». Par contre, plusieurs patients sont hospitalisés pour de courts séjours ou avec des maladies chroniques aggravées par une infection à la COVID-19.

Un réseau hospitalier de la région de Toronto, en « code orange » cette semaine à cause d’une pénurie de personnel, a dû notamment transférer des patients. M. Simpson croit que cette situation sera probablement observée ailleurs dans le réseau.

Un hôpital spécialisé pour enfants de Toronto a signalé mardi plus de cas actifs au sein du personnel qu’au cours des 20 mois précédents de la pandémie.

« C’est vraiment au cours des deux dernières semaines, vraiment avec la montée en puissance d’Omicron, que nous avons vu un changement spectaculaire », a déclaré Julia Hanigsberg, PDG du Holland Bloorview Kids Rehabilitation Hospital.

Le personnel de première ligne et administratif a été touché à l’hôpital avec un effectif d’environ 1000 personnes, a déclaré Mme Hanigsberg, soit malades du virus, soit en isolement à la suite d’une exposition. D’autres se préparaient à s’absenter du travail en raison d’obligations de garde d’enfants, les écoles passant à l’enseignement en ligne mercredi.

Mme Hanigsberg a déclaré que les ratios de personnel avaient été modifiés et que les travailleurs étaient redéployés. Certains rendez-vous en personne prévus ont été effectués virtuellement et elle prévoit que certaines annulations seront nécessaires.

« Nous le ferons au cas par cas et nous évaluerons l’urgence des besoins des patients individuels pour nous assurer que nous réduisons le risque de préjudice pour les enfants », a-t-elle déclaré.