(Ottawa) La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, a déclaré lundi que le Canada travaillerait avec ses partenaires internationaux pour s’assurer qu’il y ait une enquête « solide » sur les origines du coronavirus responsable de la pandémie de COVID-19.

« Comme de nombreux pays à travers le monde, nous avons toujours été clairs sur le fait que nous devons comprendre les origines de la COVID-19 et nous travaillerons avec nos partenaires internationaux pour garantir une enquête solide et continue sur les origines de ce virus », a déclaré la ministre Hajdu, en réponse à une question du député conservateur Michael Chong.

« C’est important non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour le monde entier, afin que nous puissions prévenir une autre épidémie de ce genre. »

Le communiqué qui a émergé du Sommet du G7 au Royaume-Uni, dimanche, réclamait « la deuxième phase de l’étude sur les origines de la COVID-19 », réalisée « dans les plus brefs délais » et « transparente, conduite par des experts, fondée sur la science et commandée » par l’Organisation mondiale de la santé, « incluant, comme le rapport des experts le recommande, qu’elle soit réalisée en Chine ».

Autrefois rejetée par la plupart des experts en santé publique et des représentants du gouvernement, la thèse voulant que le SRAS-CoV-2 ait fui accidentellement d’un laboratoire chinois fait maintenant l’objet d’une nouvelle enquête américaine ordonnée par le président Joe Biden. Cette enquête vise également à déterminer si le virus est passé des animaux aux humains.

Les conservateurs à Ottawa poussent le gouvernement libéral à déposer des documents qui, selon eux, pourraient faire la lumière sur cette enquête, notamment sur l’implication de deux scientifiques escortés en 2019 hors du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, un établissement de haute sécurité, puis limogés en janvier.

L’un de ces scientifiques, Xiangguo Qiu, avait auparavant été responsable d’un envoi de virus Ebola et Nipah à l’Institut chinois de virologie de Wuhan, mais l’Agence de santé publique du Canada a déclaré que ces évènements n’étaient pas liés.

La ministre Hajdu devait comparaître à ce sujet lundi soir, aux côtés de hauts responsables de la Santé publique et du Laboratoire national de microbiologie, devant le Comité spécial sur les relations sino-canadiennes.

Il y a deux semaines, une majorité de députés a adopté une motion en Chambre exigeant que le gouvernement Trudeau remette au Comité spécial des documents non caviardés liés à ce qui s’est passé au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Le gouvernement libéral a plutôt remis les documents au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement.

« Le directeur du laboratoire a été très clair sur le fait qu’il n’y a aucun lien avec le départ (des scientifiques) et la COVID-19 », déclarait Mme Hajdu à la Chambre des communes plus tôt ce mois-ci, ajoutant qu’il était « irresponsable » pour les conservateurs « d’essayer de faire ce lien ».