(Ottawa) Les hôtels de quarantaine sont en voie de disparition. Le fédéral a confirmé que l’obligation d’y séjourner au retour d’un voyage à l’étranger prendra fin au début du mois de juillet pour les Canadiens entièrement vaccinés contre la COVID-19.

L’assouplissement annoncé par la ministre de la Santé, Patty Hajdu, s’appliquera aux citoyens canadiens, aux résidents permanents et aux travailleurs essentiels entièrement vaccinés. À compter du début juillet, ils n’auront plus besoin de passer trois jours en quarantaine dans un hôtel à leur arrivée au pays par avion.

La vaccination adéquate doit remonter à 14 jours ou plus, et les voyageurs concernés devront continuer à passer un test de dépistage de la COVID-19 à leur départ, puis à leur arrivée au Canada. En attendant le résultat de ce test, il sera requis de s’isoler à la maison, a-t-elle précisé en conférence de presse, mercredi.

Les succès de la campagne de vaccination permettent d’assouplir les mesures frontalières, a affirmé la ministre Hajdu. « Les Canadiens ont fait des efforts incroyables au cours de la dernière année et demie […] et ont sacrifié beaucoup pour se protéger les uns les autres », a-t-elle plaidé.

L’assouplissement ne s’applique pas aux voyageurs étrangers, et il concerne les voyageurs ayant reçu l’un des quatre vaccins qui ont reçu l’approbation de Santé Canada, soit Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Janssen, a indiqué Mme Hajdu.

En revanche, des membres de la famille immédiate ou de la famille élargie d’un citoyen ou d’un résident permanent canadien pourront se tirer de l’obligation de séjourner à l’hôtel, si la visite au Canada est de 15 jours ou plus, et à condition de présenter un plan de quarantaine de 14 jours.

Et qu’en est-il des enfants de moins de 12 ans n’étant pas en âge d’être vaccinés qui accompagnent un parent ou un tuteur entièrement vacciné ? Chez Santé Canada, on n’était pas en mesure de fournir des informations à ce sujet, mercredi.

On n’a pas non plus encore établi de ligne directrice pour les gens qui ont contracté la COVID-19, et ensuite reçu une dose du vaccin contre le virus, et qui sont donc considérés immunisés, selon ce que plusieurs études scientifiques concluent.

La date précise de l’abandon de la mesure implantée à la fin du mois de février n’a pas été spécifiée, mais la cible est le début de juillet. Et pour les conservateurs, cette cible est inacceptable : la quarantaine à l’hôtel de trois jours, au maximum, doit passer à la trappe « immédiatement ».

« Ce que les libéraux de Trudeau ont annoncé aujourd’hui ne permet pas aux Canadiens d’avoir une idée claire de la voie à suivre. Les libéraux n’ont annoncé aucune date, aucune mesure, et n’ont présenté aucun plan », ont dénoncé par voie de communiqué trois députés conservateurs.

« Un pas dans la bonne direction »

L’obligation de se placer en quarantaine à l’hôtel, pour les voyageurs aériens qui arrivent de l’étranger, a été mise sur pied dans la foulée d’intenses pressions en provenance du Québec et de l’Ontario. Le programme a connu plusieurs ratés, et il comprenait plusieurs échappatoires.

Il y a un peu de deux semaines, un comité fédéral avait recommandé de l’abandonner. Le groupe d’experts n’y voyait pas de vertus sur le plan de la Santé publique, et avait fait remarquer que la mesure était coûteuse et inefficace.

Un groupe de compagnies aériennes du Canada a fait référence à cet avis en réagissant à l’annonce d’Ottawa.

Le plan fédéral constitue « un premier pas dans la bonne direction pour le redémarrage sécuritaire de notre économie, mais il est loin de répondre aux recommandations [du comité] », a regretté Mike McNaney, PDG du Conseil national des lignes aériennes du Canada, par voie de communiqué.

« Contrairement à de nombreux autres pays, y compris tous les autres pays du G7, le gouvernement fédéral n’a pas encore fourni de plan de redémarrage clair indiquant quand et comment les principales restrictions aux voyages et aux frontières seront levées », a-t-il reproché du même souffle.

L’annonce de mercredi a été bien accueillie par le milieu des affaires et le secteur aérien. On

Vers des allégements additionnels

D’autres assouplissements entreront en vigueur de manière graduelle et de concert avec les provinces en tenant compte du succès de la campagne de vaccination et du nombre de cas de COVID-19 dans l’ensemble du pays, entre autres facteurs.

Le milieu des affaires et l’industrie du tourisme attendent avec grande impatience un plan de réouverture de la frontière canado-américaine, qui est fermée depuis le 21 mars 2020 aux déplacements non essentiels. La fermeture a été prolongée jusqu’au 21 juin prochain, et des voix s’élèvent pour qu’elle rouvre dès le 22 juin.