La vaccination en milieu scolaire débutera à compter de la semaine du 7 juin, confirme Québec. Dans les centres de vaccination de masse, les 12-17 ans pourront prendre rendez-vous dès le 25 mai, avec des plages horaires réservées les soirs et les fins de semaine.

« Tous les 12-17 ans vont pouvoir commencer à prendre leurs rendez-vous mardi prochain, donc si vous ne prenez pas vos rendez-vous dans les prochains jours, c’est les 12-17 qui vont prendre vos doses », a expliqué le ministre de la Santé, Christian Dubé, en s’adressant au reste de la population. « Il y a donc une petite compétition », a-t-il insisté, le sourire aux lèvres.

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Le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Québec prévoit que les deuxièmes doses seront données « en grande majorité avant la rentrée scolaire ». « Je voudrais qu’a la troisième semaine de juin, la première dose soit complétée pour nos 12-17 ans. Ensuite, le 15 août, c’est 60 jours plus tard. On aura amplement le temps, avec les bons vaccins et la bonne stratégie », a dit le ministre Dubé à ce sujet. Le directeur de la vaccination, Daniel Paré, a mentionné que la semaine administrative avant la rentrée est « une fenêtre qui pourrait être utilisée pour la deuxième dose ».

Dès vendredi, les rendez-vous pourront par ailleurs être pris dans les sites de vaccination du circuit Gilles-Villeneuve et de l’aéroport Trudeau, en vue de permettre aux jeunes de se faire vacciner à l’auto « en famille ».

Pour le reste, ce sont les Santé publiques régionales et les centres de vaccination qui seront chargés d’organiser la vaccination en milieu scolaire, de concert avec les centres de santé. « Ça va prendre soit des équipes mobiles qui vont se déplacer dans les écoles, soit des navettes des écoles vers les centres. Ce sera fait de façon hybride, selon les caractéristiques locales », a soulevé M. Paré.

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Le directeur de la campagne de vaccination au Québec, Daniel Paré.

Pour les « cas d’exception » – par exemple un élève de 12 ans au primaire ou un jeune de 17 ans qui entrerait au cégep – « il n’y aura pas d’enjeux », a assuré le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. « La seconde va être offerte au mois d’août, peu importe qu’on ait 12, 13 ou 17 ans », a-t-il promis.

Il ne faut pas s’inquiéter. Les exceptions, on a les moyens de bien les couvrir.

Daniel Paré, responsable de la vaccination

Questionné à savoir s’il sera possible de mettre le masque de côté dans le réseau en août, si 75 % des jeunes ont reçu leurs deux doses, M. Roberge s’est fait prudent, mentionnant simplement que « les discussions se poursuivent à ce sujet ». « Il faut se laisser un peu de temps, mais c’est sûr qu’on va être rendus ailleurs à la fin août », a de son côté précisé la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.

Le ministre Roberge a aussi semblé ouvrir la porte à la tenue de bals de finissants pour les élèves du secondaire, à la fin de l’année. « Les modalités vont être communiquées très bientôt, dans les prochains jours. On fait les dernières validations avec la Santé publique. Je sais que les gens ont hâte », a dit l’élu.

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Le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

L’état des choses

À travers son réseau scolaire, le Québec recense pour l’instant 26 593 cas au total, dont 22 708 sont des élèves et 3885 des membres du personnel. Présentement, on compte 2454 cas actifs chez les élèves et 480 dans le personnel, pour un total de 2934.

En tout, 2538 écoles ont eu des diagnostics positifs depuis le mois de janvier, dont 898 cas sont encore considérés comme actifs. Rappelons que les 14 ans et plus pourront décider par eux-mêmes de revoir ou non le vaccin, tandis que chez les 12-14 ans, une autorisation des parents sera nécessaire au préalable.

L’annonce du gouvernement faisait suite à un avis publié mardi par le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ), qui a fourni une recommandation favorable à l’utilisation du vaccin de Pfizer chez les jeunes de 12 ans et plus. L’organisme soutient que la « réponse humorale des 12-15 ans observée après l’administration de la deuxième dose » est « robuste, voire supérieure à celle observée chez les 16 à 25 ans ».

Comme les jeunes de 12-15 ans ainsi que plusieurs de ceux de 16-17 ans se retrouvent en milieu scolaire, « il pourrait être opportun de profiter de ce contexte pour mieux les joindre », avait d’ailleurs déjà prévenu le Conseil, pour qui il faudra également « adapter les messages lors de la vaccination considérant la réactogénicité plus importante dans ce groupe ».

La fréquence des réactions systémiques s’est en effet « avérée plus élevée chez les plus jeunes, en comparaison des personnes de 18 à 55 ans », reconnaît le CIQ. « La proportion de jeunes de 12 à 15 ans ayant fait une réaction fébrile a été de 10 % après la première dose et de 20 % après la seconde, alors que ces proportions chez les plus vieux étaient respectivement de 4 et 16 % », indique-t-on dans le rapport.