(Québec) Encore aujourd’hui, plusieurs employés de la santé hésitent à se faire vacciner, selon ce que révèle une récente compilation du ministère de la Santé.

Dans les CHSLD, à l’échelle de la province, seulement 51 % du personnel de soutien, 64 % des infirmières auxiliaires et 67 % des préposés aux bénéficiaires ont reçu le vaccin.

Les régions de l’Estrie et de la Mauricie—Centre-du-Québec sont les cancres en matière de vaccination du personnel de soutien dans les CHSLD, affichant des taux de vaccination de 42,1 % et 43,6 %.

Seulement 57 % des préposés aux bénéficiaires ont été vaccinés à Laval, en Maurice—Centre-du-Québec et en Outaouais, selon un tableau fourni par le ministère.

Pareillement, le taux de vaccination chez les infirmières auxiliaires se situe sous la barre du 60 % dans trois régions : en Estrie, à Laval et en Mauricie—Centre-du-Québec.

La vaccination semble toutefois être plus populaire chez les infirmières cliniciennes ; le plus bas taux (63 %) est en Outaouais, alors que le plus haut (86 %) est au Saguenay—Lac-Saint-Jean.

L’opposition officielle s’était inquiétée la semaine dernière, lors de l’étude des crédits budgétaires, du peu d’intérêt pour la vaccination chez les employés des CHSLD.

Pour la porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit, les données demeuraient « inquiétantes ».

« On veut s’assurer que l’amélioration de la vaccination se reflète bien dans des endroits où ça va être d’autant plus important qu’on ne revoit pas des éclosions », a-t-elle souligné.

La vaccination des travailleurs de la santé a débuté en décembre 2020.

Un décret a finalement été adopté en avril rendant la vaccination obligatoire pour les employés qui côtoient des patients, sous peine de devoir être testés trois fois par semaine.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a expliqué que la vaccination se faisait par vagues, et qu’après une « discussion » avec les syndicats et le personnel, elle avait bondi de 20 % dans les 10 derniers jours.

« On a 75 % du personnel infirmier qui est vacciné, et ça, pour moi, c’est la bonne nouvelle, a-t-il déclaré. Deuxièmement, on a encore autant de rendez-vous qui se prennent ces jours-ci pour se faire vacciner. »

M. Dubé est également revenu sur le début de la campagne de vaccination dans les CHSLD et sur les craintes — légitimes selon lui — qu’avaient les travailleurs de la santé.

« Il y avait beaucoup de gens qui, et c’est tout à fait normal, se posaient des questions. Et il y a beaucoup de travailleurs de la santé qui, en période de questionnement, […] ont décidé de prendre un peu de recul.

« C’est ce qui explique que dans certaines régions, […] il y a des personnes qui ont décidé de ne pas se faire vacciner », a-t-il expliqué.