(Washington) Le Canada compte toujours sur le partage par les États-Unis de leurs doses excédentaires de vaccin contre la COVID-19, a déclaré mardi le premier ministre Justin Trudeau, au moment où la pression monte sur la Maison-Blanche pour aider à atténuer une crise pandémique en Inde.

Le gouvernement libéral fédéral dit être en contact étroit avec les États-Unis et avec les représentants diplomatiques de l’ambassade du Canada pour se procurer plus de doses du vaccin Oxford-AstraZeneca, qui n’est pas utilisé au sud de la frontière.

M. Trudeau a affirmé qu’il ne s’agissait pas de soutirer des vaccins du reste du monde, soulignant l’accord antérieur du Canada avec les États-Unis pour un « prêt » de 1,5 million de doses d’AstraZeneca contre une part comparable de l’approvisionnement du Canada plus tard dans l’année.

« Il s’agit simplement de devancer les échéanciers et d’échanger les doses afin que nous puissions accélérer notre vaccination, et d’autant plus vite l’aide à des populations à travers le monde. »

Cependant, il reste à déterminer quelle proportion des 60 millions de doses américaines disponibles d’ici fin juin pourrait se retrouver au Canada, compte tenu de l’aggravation de la situation en Inde.

Des images d’hôpitaux bondés, de responsables de la santé paniqués et de personnes malades partageant des masques à oxygène dans la rue font ressortir l’ampleur de la dernière vague en Inde, qui a produit plus de 323 000 nouveaux cas mardi et fait 2771 morts.

À ce jour, le pays a enregistré environ 198 000 décès, derrière uniquement les États-Unis, le Brésil et le Mexique — un bilan qui pourrait être sous-estimé selon des experts.

Le Canada et les États-Unis font tous deux ce qu’ils peuvent pour aider, M. Trudeau ayant annoncé son intention d’offrir des fournitures médicales excédentaires et une injection de fonds de 10 millions à la Croix-Rouge indienne pour l’aider à se procurer du matériel comme des équipements de protection individuelle.

Les États-Unis envoient également du matériel, des médicaments thérapeutiques, des matières premières pour la fabrication de vaccins et une partie indéterminée de leurs doses d’AstraZeneca. Le vaccin ne sera pas disponible pour l’exportation tant qu’il n’aura pas été autorisé par l’agence de réglementation des médicaments aux États-Unis (FDA).

« Je pense que nous serons en mesure de partager les vaccins ainsi que le savoir-faire avec d’autres pays qui en ont vraiment besoin — c’est ce qu’on espère et qu’on anticipe », a déclaré mardi le président Joe Biden.

Jeff Zients, le chef du groupe de travail sur la COVID-19 de la Maison-Blanche, a affirmé que les États-Unis espèrent partager une partie du stock avec l’Inde une fois que les doses — 10 millions dans les semaines à venir, 50 millions de plus d’ici la fin juin — seront autorisées pour l’exportation.

M. Zients n’a pas mentionné de pays autre que l’Inde, mais il a indiqué que les États-Unis prévoyaient de distribuer des doses ailleurs dans le monde.

« Nous sommes maintenant dans une position où nous pouvons prévoir que nous n’utiliserons pas les doses d’AstraZeneca qui doivent être accessibles », a-t-il déclaré. Les 10 millions de doses qui sont prêtes pour la distribution attendent toujours l’autorisation de la FDA, a-t-il ajouté.

La semaine dernière, M. Biden a mentionné le Canada après un appel téléphonique avec M. Trudeau et a laissé entendre que d’autres doses américaines du vaccin d’AstraZeneca seraient acheminées vers le Nord.

« Nous avons aidé un peu là-bas », a dit M. Biden. « Nous allons essayer d’aider un peu plus. »