(Montréal) Un bon degré d’activité physique pourrait protéger des pires conséquences d’une infection par la COVID-19, prévient une nouvelle étude réalisée auprès de quelque 50 000 Californiens.

Des chercheurs américains rapportent ainsi dans le BMJ Journal of Sports Medicine que les sujets les plus actifs physiquement étaient les moins susceptibles d’être gravement malades ou de mourir en raison de leur maladie.

« C’est reconnu que le système immunitaire, le système circulatoire, le système respiratoire, le système vasculaire sont tous très bien entretenus par l’activité physique et ça, ça va favoriser un meilleur contrôle de la pathologie », a commenté le professeur Yves Lajoie, de la faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa.

Les chercheurs ont épluché des données provenant du réseau de santé californien Kaiser Permanente. Ils ont étudié les dossiers de 48 400 hommes et femmes dont on connaissait le niveau d’activité physique et qui avaient reçu un diagnostic de COVID en 2020. L’âge moyen des participants était de 47 ans.

Les chercheurs ont divisé leurs sujets en trois groupes : le groupe le moins actif qui faisait moins de dix minutes d’activité physique par semaine (6,4 % des sujets), le groupe le plus actif qui en faisait plus de 150 minutes par semaine (14,4 % des sujets), et le groupe intermédiaire.

Les chercheurs se sont renseignés au sujet des facteurs de risque des sujets concernant la COVID, comme l’âge, le poids, le tabagisme et les antécédents médicaux. Un peu plus de la moitié de la cohorte n’avait aucune comorbidité, mais le tiers en présentait deux ou plus.

Conclusion : les gens les moins actifs étaient deux fois plus susceptibles d’être hospitalisés en raison de la COVID que les plus actifs, et 2,5 fois plus susceptibles d’en mourir. Leur risque d’aboutir aux soins intensifs était aussi presque deux fois plus élevé.

Les sujets modérément actifs du groupe intermédiaire étaient quant à eux presque deux fois plus susceptibles de mourir de la COVID que les sujets les plus actifs.

La sédentarité était le plus grand facteur de risque pour une forme grave de la maladie, derrière un âge avancé, la grossesse ou le fait d’avoir reçu une greffe d’organe.

« Si vous faites moins de dix minutes d’activité physique par semaine, c’est peut-être parce que vous avez une condition médicale, a souligné le professeur Lajoie. Ça peut avoir affecté un peu les résultats de l’étude.

D’un autre côté, 150 minutes par semaine, ce n’est pas énorme, c’est seulement cinq fois trente minutes, cinq petites marches de trente minutes… Quand on considère que la majorité des gens en ce moment travaillent de la maison […] il est assez facile de trouver trente minutes par jour pour aller faire un peu d’activité. J’espère que les gens vont comprendre le message.

Le professeur Yves Lajoie, de la faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa

On pourrait toutefois aussi supposer que les sujets les plus actifs étaient moins susceptibles de souffrir de comorbidités qui augmenteraient leur risque d’une forme grave de la maladie.

Même si on peut avoir l’impression qu’elle est là depuis toujours, la COVID-19 est tellement récente qu’on manque d’études concernant l’impact que peut avoir l’activité physique sur l’évolution de la maladie.

Des études précédentes, de beaucoup plus petite envergure, permettaient quand même d’espérer un certain effet protecteur.

« Ça ne veut pas dire que vous ne l’attraperez pas, ça ne veut pas dire non plus que vous n’aurez pas de problèmes plus importants associés à la COVID, je connais des gens qui s’entraînent énormément et […] ça n’a pas été facile pour eux, mais quand même, vous aurez les capacités nécessaires pour passer au travers », a conclu le professeur Lajoie.