Après plusieurs hausses successives, les hospitalisations liées à la COVID-19 repartiront-elles à la baisse au Québec ? Le gouvernement Legault veut croire que oui, alors qu’un nouveau rapport prévoit que leur nombre se stabilisera « au cours des deux à trois prochaines semaines » dans certaines régions.

Les données diffusées jeudi par la Santé publique rapportent une baisse de cinq hospitalisations par rapport à la veille. Cela dit, mercredi, on enregistrait un bond de 22 à ce chapitre. Et la moyenne sur sept jours fait état d’une hausse de sept hospitalisations par jour. À l’heure actuelle, 711 patients sont hospitalisés pour la COVID-19, dont 174 aux soins intensifs, une diminution de quatre cas en 24 heures.

C’est aussi seulement la deuxième baisse de la semaine à survenir dans le réseau de la santé. Mais la tendance à la baisse des nouvelles infections observée au Québec dans les derniers jours pourrait annoncer des jours meilleurs, croient plusieurs. D’ailleurs, les admissions en milieux de soin semblent suivre une légère tendance à la baisse, à un peu moins de 70 par jour actuellement.

« Pour le Québec dans son ensemble, les projections suggèrent que les nouvelles hospitalisations se stabiliseront au cours des deux à trois prochaines semaines », indique en effet l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESS) dans un rapport d’analyse paru jeudi. La semaine dernière, l’organisme parlait plutôt d’une « augmentation » à ce chapitre.

Cela dit, des nuances s’imposent. La situation, notamment, varie d’une région à l’autre. Dans le Grand Montréal, ces modélisations indiquent d’ailleurs « un maintien du taux actuel d’occupation des lits réguliers et de soins intensifs », qui est d’environ 33 % dans le premier cas et de plus de 50 % dans le deuxième. On ne prévoit toutefois pas de dépassement des capacités hospitalières.

L’INESS affirme que le nombre d’hospitalisations projetées « demeure en croissance » dans certaines régions plus touchées, comme Québec, Chaudière-Appalaches et l’Outaouais. Dans ces secteurs, « les capacités hospitalières dédiées pour les patients COVID-19, particulièrement aux soins intensifs, pourraient être atteintes au cours des deux à trois prochaines semaines ». Près de la moitié des lits ordinaires et aux soins intensifs y sont actuellement occupés, en moyenne.

Du propre aveu de l’organisme, ses modélisations pourraient toutefois « surestimer l’occupation des lits étant donné la diminution récente des cas », qui ne s’est pas encore « entièrement traduite sur les hospitalisations ».

« On devrait avoir une amélioration »

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a aussi dit s’attendre à une baisse des hospitalisations dans les prochains jours. « Si la tendance se maintient, c’est sûr que les cas ont baissé, donc on devrait avoir une amélioration du côté des hospitalisations puis des soins intensifs », a-t-il convenu en point de presse à l’Assemblée nationale.

Sauf que contrairement à la première et la deuxième vague, « les variants sont beaucoup plus forts, alors nos gens qui rentrent à l’hôpital ou dans les soins intensifs, ils restent un peu plus longtemps », a nuancé l’élu, en précisant qu’il faut toujours « quelques jours » pour voir un réel impact sur le réseau de la santé.

Sur Twitter, l’urgentologue Alain Vadeboncoeur a prévenu que la situation dans les hôpitaux continuait d’être préoccupante pour le moment dans la capitale. « Des nouvelles du terrain à Québec. Ça ne va vraiment pas bien dans certains hôpitaux. Soins intensifs qui débordent, délestage, urgences occupées. Pas une belle période, ni pour les patients, ni pour les soignants. On y attend une accalmie avec impatience », a-t-il affirmé.

On paie dans nos hôpitaux pour ce qui est arrivé il y a 10 ou 15 jours, notamment à Québec avec plus de 400 cas. Avant qu’on voie l’impact de la baisse des cas sur nos hospitalisations puis nos soins intensifs, ça va prendre quelques jours.

Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux

Le premier ministre François Legault a aussi parlé d’une situation « stable » jeudi, quant aux hospitalisations. « C’est encourageant, mais, en même temps, avec les différents variants, il faut être extrêmement prudent. On n’est pas à l’abri d’une explosion dans les prochains jours, mais disons qu’on va au moins se satisfaire que la situation ait arrêté de s’empirer », a-t-il illustré.

Bilan par ailleurs stable

Pendant ce temps, le bilan de la COVID-19 est demeuré stable jeudi au Québec, alors qu’on a rapporté 1248 nouveaux cas ainsi que 7 décès.

Les 1248 nouveaux cas recensés portent à 1300 la moyenne quotidienne des nouveaux cas. Celle-ci est en baisse de 18 % depuis une semaine. Quant à eux, les 7 décès supplémentaires portent à 10 la moyenne quotidienne des décès. C’est légèrement supérieur à la semaine précédente.

Au total, 10 845 personnes sont jusqu’ici mortes de complications liées à la maladie. Sur sept décès rapportés, trois sont survenus en Chaudière-Appalaches, un dans la Capitale-Nationale, un à Montréal, un en Outaouais et un en Montérégie.

L’Institut national de santé publique (INSPQ) a recensé jeudi 764 cas de variants supplémentaires par criblage, dépassant ainsi la barre des 25 000 infections. Le taux de positivité global aux variants atteint maintenant 81 %, et représente la majorité des nouveaux cas dans la plupart des régions de la province. La Capitale-Nationale compte 5844 cas de variants, alors que Montréal en recense 6978 et l’Outaouais, 2349.