(Québec) Québec élargit la vaccination aux malades chroniques âgés de moins de 60 ans, dès vendredi. À compter du 28 avril, toutes les personnes présentant une incapacité motrice ou intellectuelle, ou présentant un trouble du spectre de l’autisme pourront aussi être vaccinées. Les autorités se fieront à la bonne foi de la population et ne demanderont à ces groupes aucune preuve attestant de leur état de santé.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a fait le point jeudi sur la campagne de vaccination au Québec en compagnie du DHoracio Arruda et du directeur de la campagne québécoise de la vaccination, Daniel Paré.

Ils ont confirmé que les personnes présentant des maladies chroniques et qui ont moins de 60 ans pourront, dès vendredi, prendre rendez-vous dans un centre de vaccination ou en pharmacie. Cet élargissement permettra d’offrir le vaccin, au cours des prochaines semaines, à environ 300 000 personnes additionnelles souffrant de maladies chroniques de moins de 60 ans, a-t-on indiqué.

Par ailleurs, à compter de la semaine prochaine, « toute personne présentant une incapacité motrice, intellectuelle, de la parole ou du langage, visuelle, auditive ou associée à d’autres sens, ou encore, liée à un trouble du spectre de l’autisme » pourra faire de même. Un proche aidant par personne faisant partie de cette clientèle pourra également s’inscrire. Ce sont ainsi environ 250 000 personnes, et autant de personnes proches aidantes, qui pourront potentiellement obtenir leur première dose, estime Québec.

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« On ne jouera pas à la police »

Avec le « rehaussement » attendu des doses du vaccin Pfizer, Québec peut ouvrir davantage la vaccination à ces groupes plus vulnérables, a indiqué M. Dubé. Il a dit « se fier sur la bonne foi » des personnes visées par ce nouvel élargissement pour répondre à l’appel. Les employés des centres de vaccination « ne joueront pas à la police », a soutenu M. Dubé. Il a par ailleurs demandé aux Québécois qui ne font pas partie de ces groupes de ne pas tenter de contourner les règles pour avoir une place plus rapidement.

« Maintenant qu’on a eu la chance d’avoir 900 000 vaccins en plus en mai, je pense que de se fier à la bonne foi des gens, c’est la chose à faire », a souligné M. Dubé. « Je pense que les gens atteints de maladies chroniques ont déjà beaucoup à faire avec la vie qu’ils ont et ils ont attendu assez longtemps », a-t-il ajouté.

La vaccination de la population générale vient à la suite de ce groupe. « Je sais que les Québécois ont hâte, mais de terminer avec nos personnes les plus vulnérables, c’était le bon choix à faire », a précisé M. Dubé. Daniel Paré a expliqué que ses équipes travaillent sur différents scénarios pour le déploiement de la vaccination de la population générale, sans les préciser. L’objectif est toujours de la débuter d’ici la fin mai.

Dès la semaine prochaine, les premiers sites de vaccination en entreprise vont se déployer. « C’est quelque chose qui va vraiment augmenter [notre capacité] », a fait savoir Daniel Paré. Un projet de clinique de vaccination à l’auto sera aussi mis en branle au cours des prochains jours.

Mercredi, le Québec a enregistré une journée record de vaccination avec l’administration de 85 000 doses, dont plus de 30 000 du vaccin d’AstraZeneca. Mardi, la Santé publique a autorisé l’administration du vaccin d’AstraZenaca aux 45 ans et plus. Quelque 103 000 rendez-vous pour obtenir ce vaccin ont été confirmés sur la plateforme Clic Santé pour les sept prochains jours.

Le gouvernement Legault a été critiqué pour ne pas avoir élargi plus tôt la vaccination aux malades chroniques ainsi qu’aux personnes vivants avec un handicap intellectuel ou physique. Cinq familles ont d’ailleurs mis en demeure le gouvernement vendredi dernier afin d’exiger que leurs proches ayant un handicap soient vaccinés dès maintenant.

Mardi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait indiqué que la vaccination pour ces groupes serait annoncée jeudi notamment grâce à des arrivages plus importants du vaccin Pfizer. Il avait alors dit ressentir beaucoup d’empathie à leur égard. Dans un premier temps, la vaccination aux malades chroniques a été offerte aux personnes suivies en milieu hospitalier à la fin mars.

Les partis d’opposition avaient notamment dénoncé que liste de maladies chroniques était trop restreinte. « Concernant la vaccination des malades chroniques, depuis deux semaines, on nage en pleine confusion », a déploré la députée libérale, Marie Montpetit, jeudi au Salon bleu, demandant au ministre Dubé de « prioriser l’ensemble des malades chroniques » pour la suite.

Les groupes à prioriser pour la campagne de vaccination sont déterminés par le Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ).