Les Québécois de 45 ans et plus ont été nombreux à se faire injecter une dose de vaccin AstraZeneca, mercredi. Jusqu’en fin d’après-midi mercredi, ils étaient nombreux à se présenter à la clinique de vaccination sans rendez-vous du Palais des congrès.

En tout, 1850 doses de ce vaccin ont été distribuées dans la journée au Palais des congrès de Montréal. La popularité a été telle que tous les rendez-vous sont déjà accordés pour le reste de la semaine et qu’il ne reste plus de doses pour le sans rendez-vous, a indiqué Marie-Ève Brunelle, responsable de la vaccination au CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, mercredi après-midi.

Combinées aux doses de Pfizer distribuées sur rendez-vous mercredi au Palais des congrès, c’est près de 3000 vaccins qui ont été donnés dans ce lieu. La plus grosse journée de vaccination à ce jour.

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L’assistante infirmière-chef Céline Jarret (à droite) et Éric Leclerc, chef de service pour la vaccination au Palais des congrès

« Là, c’est pour de vrai ! », lance Éric Leclerc, chef de service pour la vaccination au Palais des congrès. Sorti de sa retraite pour participer à l’effort de vaccination, M. Leclerc arpentait toute la journée les corridors pour gérer le flux de patients. Environ 40 à 50 patients à l’heure se présentaient pour obtenir un vaccin d’AstraZeneca sans rendez-vous.

Soulagement

Lisa Levy s’était réveillée à 2 h du matin mercredi pour tenter d’obtenir un rendez-vous sur Clic Santé pour le vaccin d’AstraZeneca. Elle était plus qu’heureuse de tendre son bras à son vaccinateur, l’étudiant en médecine Tommy Lavoie-Turcotte, pour recevoir sa dose. « Yé ! » a-t-elle lancé après avoir reçu son injection.

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Lisa Levy recevant mercredi sa première dose du vaccin d’AstraZeneca au Palais des congrès

Vers 17 h, les patients qui se présentaient toujours au Palais des congrès étaient dans les derniers à pouvoir espérer ressortir après avoir reçu une dose sans avoir pris rendez-vous. Josée Verreault était du nombre. Arrivée vers 16 h 30, elle s’était fait remettre un coupon et a pu être vaccinée entre 18 h et 19 h.

Au même moment, l’assistante infirmière-chef Céline Jarret se promenait entre toutes les tables de vaccinateurs pour gérer le délicat exercice de fin de journée où il faut évaluer les files d’attente, les rendez-vous pris et à venir pour tenter de déterminer combien de doses il reste à préparer. L’exercice est crucial, car il ne faut perdre aucune dose. Dès 18 h, les seringues sont préparées au compte-gouttes pour éviter les pertes.

Pour l’AstraZeneca, le risque est moins important. Car les fioles peuvent retourner au frigo même une fois ouvertes. Mais avec le vaccin de Pfizer, les six doses des fioles doivent être administrées en six heures, explique M. Leclerc.

Constamment, Mme Jarret doit refaire son évaluation. Car des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous. Vers 18 h, un patient qui devait recevoir une dose d’AstraZeneca a changé d’idée à la toute dernière minute et a quitté sa chaise pour rebrousser chemin.

Dans la pharmacie du centre de vaccination, une équipe de pharmaciens et de techniciens approvisionne en continu les équipes. En tout, 150 employés travaillent à la vaccination au Palais des congrès chaque jour.

Quand il devient évident que quelques doses n’auront pas trouvé preneur en fin de journée, le CIUSSS a recours à une liste d’appel. Des policiers de Montréal ont ainsi été vaccinés au cours des dernières semaines. Les employés du centre de vaccination peuvent notamment aussi se faire offrir une dose s’il en reste dans les dernières minutes de la journée.

L’objectif est clair : ne jeter aucune dose. M. Leclerc cite la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, qui dit que le fait de vacciner une personne qui n’est pas exactement dans la bonne catégorie est un péché véniel, mais gaspiller une dose est un péché mortel. Pour M. Leclerc, la journée de mercredi a été intense, mais « très satisfaisante ». Il a terminé sa journée avec plus de 22 000 pas au compteur.

Populaire partout

Partout au Québec, l’annonce de l’élargissement du groupe d’âge qui peut recevoir le vaccin d’AstraZeneca a incité de nombreuses personnes à prendre le chemin des cliniques de vaccination.

Au Stade olympique, plusieurs dizaines de personnes attendaient de recevoir leur dose en matinée.

Rosa Ponse, 45 ans, s’est dite très heureuse que la vaccination soit ouverte à son groupe d’âge.

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Rosa Ponse, 45 ans, a pris le chemin du Stade olympique, mercredi.

Je pense que les 45 ans et plus, nous sommes plus motivés à nous faire vacciner que les groupes d’âge plus âgés. Nous avons une vie plus active et des enfants qui veulent retourner à la vie normale.

Rosa Ponse

Les patients interrogés par La Presse semblaient peu inquiets des risques de thrombose associés au vaccin d’AstraZeneca. « Ma fille m’a dit que les femmes avaient plus de risques de faire une thrombose avec la pilule contraceptive qu’en recevant le vaccin d’AstraZeneca. Si nos femmes sont capables de faire ça, on est capables d’avoir le vaccin ! », a lancé Martin Lizée en riant.

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Martin Lizée a reçu mercredi une dose du vaccin d’AstraZeneca au Stade olympique.

Au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, la totalité des 1784 rendez-vous ouverts pour les vaccins AstraZeneca étaient réservés à 7 h le matin. À 16 h, 944 doses de vaccin avaient été administrées sans rendez-vous. « Nous invitons la population ciblée à visiter Clic Santé régulièrement ou encore à se présenter à l’un de nos sites de vaccination sans rendez-vous pour obtenir un vaccin », a indiqué en fin de journée la porte-parole de l’établissement, Annie Charbonneau.

À Laval, 1100 doses ont été données avec et sans rendez-vous dans la journée de mercredi. Au CISSS de la Montérégie-Centre, 2032 personnes ont reçu le vaccin d’AstraZeneca, soit 1300 personnes avec rendez-vous et 732 personnes sans rendez-vous.