(Ottawa) La quarantaine à l’hôtel pour les voyageurs aériens restera obligatoire au moins jusqu’au 21 mai prochain.

« On va prolonger d’un mois, jusqu’au 21 mai, les mesures renforcées qui sont actuellement en place », a dit le premier ministre Justin Trudeau en conférence de presse à Ottawa, mardi midi, au lendemain du dépôt du budget fédéral.

« Nos mesures strictes […] sont extrêmement importantes, c’est pourquoi nous les maintenons en place », a-t-il ajouté, remerciant au passage Air Canada et WestJet « pour leur décision de prolonger jusqu’à la fin mai leur suspension volontaire des vols vers les destinations soleil ».

Par « mesures strictes », le premier ministre entend l’obligation pour les voyageurs qui arrivent au Canada de se soumettre à une quarantaine de trois jours dans un hôtel, à leurs frais, dans l’attente d’un résultat de test de dépistage de COVID-19.

Même si les voyages sont responsables « de moins de 2 % des cas directs » au pays, « ce n’est pas le moment de voyager », et « tous les voyageurs qui rentrent au pays par voie terrestre ou aérienne vont continuer d’être soumis à des mesures rigoureuses pour assurer la sécurité des autres », a-t-il insisté.

La fermeture de la frontière entre le Canada et les États-Unis aux déplacements non essentiels a également été prolongée d’un mois, jusqu’au 21 mai, a rappelé l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) dans un tweet publié jeudi.

Les Canadiens qui franchissent la frontière terrestre entre les deux pays doivent fournir aux agents un test de dépistage négatif, et ensuite se rendre directement à l’endroit où ils passeront leur quarantaine obligatoire de deux semaines.

Lendemain de budget

Une partie de l’allocution de Justin Trudeau a été consacrée à vanter le budget déposé lundi par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, qui était d’ailleurs à ses côtés. Il s’agissait du premier exercice financier à être présenté en plus de deux ans, et le premier depuis l’élection d’octobre 2019.

Le débat sur l’exercice financier se poursuivait justement à la Chambre des communes, mardi.

Il est déjà acquis que le document n’entraînera pas la chute du gouvernement Trudeau, le NPD ayant signalé son intention de l’appuyer pour éviter un scrutin en pleine troisième vague de la pandémie. Les libéraux ont besoin du soutien d’un seul des partis d’opposition pour survivre à un vote de confiance.

Les conservateurs n’ont pas encore affiché leurs couleurs. Mais dans un amendement déposé mardi matin, ils ont réclamé des changements et critiqué le plan de relance à 101 milliards, qu’ils ont taxé de « fonds de réélection » qui ne fait « rien pour protéger la prospérité à long terme des Canadiens ».

Ils réclament aussi « que le budget du gouvernement libéral soit révisé pour être axé sur l’accélération du plan de vaccination afin de mettre un terme à la dangereuse troisième vague de la pandémie de COVID-19 et sur des politiques qui créeront des emplois et stimuleront la croissance économique ».

Quant au chef bloquiste Yves-François Blanchet, il s’est dit prêt à voter contre si des modifications n’y sont pas apportées, notamment en ce qui a trait à l’accès à la sécurité de la vieillesse et à la majoration des transferts en santé.