(Ottawa) Les retards dans la livraison des doses du vaccin de Moderna depuis quelques semaines causent des maux de tête aux provinces qui sont responsables de la campagne de vaccination, a reconnu jeudi le major-général Dany Fortin, vice-président de la logistique et des opérations à l’Agence de la santé publique du Canada.

Les autorités fédérales estiment que les délais pour la prochaine livraison de doses du vaccin sont d’environ 1 semaine à 10 jours. Selon le major-général, le Canada devrait ainsi recevoir environ 1,2 million de doses durant la dernière semaine d’avril, d’après le dernier calendrier confirmé par l’entreprise. Au départ, cette livraison devait être faite durant la troisième semaine d’avril.

« Cela a un impact direct sur notre capacité à livrer aux provinces », a-t-il indiqué au cours d’une conférence de presse pour faire le point sur le déploiement des vaccins.

Les délais dans l’expédition s’expliquent par les retards qu’accuse Moderna dans l’examen de « l’assurance de la qualité ».

La même incertitude plane sur les 2,8 millions de doses du vaccin de Moderna prévues en mai. Pour l’heure, ces doses doivent arriver en deux livraisons, l’une au début du mois et la deuxième à la fin du mois.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le major-général Dany Fortin, vice-président de la logistique et des opérations à l’Agence de la santé publique du Canada

Quand nous aurons l’horaire précis, nous allons le communiquer le plus tôt possible aux provinces, dès que nous allons avoir l’information.

Le major-général Dany Fortin

« Par mesure de prudence, nous avons identifié des créneaux de livraison en mai qui vont permettre aux provinces de planifier avec un peu plus d’assurance leur campagne et les rendez-vous. Et si ça bouge plus tôt que prévu, on sera en mesure de faire les ajustements nécessaires. Mais pour l’instant, je pense que nous avons une approche très prudente avec les provinces avec un délai d’un peu plus d’une semaine », a-t-il indiqué.

Dans l’intervalle, le vaccin de Pfizer-BioNTech continue d’être livré à un rythme prévisible à raison d’environ 1 million de doses par semaine d’ici la fin mai. En juin, l’entreprise prévoit remettre 2 millions de doses par semaine aux autorités canadiennes.

« Les provinces demandent plus de prévisibilité. Nous travaillons très fort pour leur donner le plus de clarté possible pour qu’elles soient en mesure d’accélérer leur campagne de vaccination. »

Jusqu’ici, le Canada a reçu 12,7 millions de doses des vaccins de Pfizer, de Moderna et d’AstraZeneca. Le gouvernement Trudeau a affirmé que l’on doit recevoir en tout 44 millions de doses d’ici la fin juin.

Retards décriés à la Chambre des communes

Aux Communes, le Parti conservateur a affirmé que les retards dans la livraison des doses du vaccin de Moderna forceront les provinces comme le Québec et l’Ontario à imposer des mesures de restriction plus longtemps.

« La livraison de 1,2 million de doses de Moderna qui devait arriver la semaine prochaine est repoussée au début du mois de mai. Mercredi, le premier ministre disait qu’il pourrait y avoir certains retards de quelques jours, mais là, on parle de semaines. Le Québec est revenu à des mesures de confinement et l’Ontario doit fermer des cliniques de vaccination, faute de vaccins », s’est indigné le député conservateur Pierre Paul-Hus.

La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, a défendu le bilan du gouvernement, rappelant avoir réussi à devancer les livraisons des vaccins d’autres fabricants.

« Nous continuerons à gérer nos chaînes d’approvisionnement pour les vaccins anti-COVID-19, tout en accélérant les livraisons de vaccins approuvés. À l’heure actuelle, 12,7 millions de doses ont déjà été livrées au Canada. Et des millions de doses supplémentaires s’en viennent. Nous avons pu devancer la livraison de 22 millions de doses d’un trimestre. Nous allons continuer de travailler pour que les vaccins soient acheminés aux provinces », a dit la ministre.