Le nombre de personnes hospitalisées aux soins intensifs à Québec est en hausse. À l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ), le nombre de patients est passé de quatre à huit durant le week-end. Et au CHU de Québec–Université Laval, le nombre de patients est passé de 8, samedi, à 11, lundi. Des patients en moyenne plus jeunes qui, comme les plus âgés, sont à risque de développer une thrombose à cause de la COVID-19.

« L’achalandage a augmenté. On a des réunions pour voir quelles activités régulières devront être cessées », affirme le chef des soins intensifs de l’IUCPQ, le DMathieu Simon, qui espère que la situation se stabilisera dans les prochains jours à Québec pour éviter le pire.

« C’est sûr que c’est une progression rapide. On se prépare à ce que ça explose, oui. Mais on le fait depuis le début de la pandémie », explique la porte-parole du CHU de Québec–Université Laval, Lindsay Jacques.

La région de la Capitale-Nationale a enregistré 282 nouveaux cas de COVID-19 lundi et est toujours la région la plus touchée du Québec actuellement.

Patients jeunes et risques de thrombose

Par ailleurs, les patients qui se présentent aux soins intensifs à Québec sont de plus en plus jeunes. Alors que jusqu’à tout dernièrement, la moyenne d’âge des patients était dans la fin de la soixantaine, l’IUCPQ a reçu la semaine dernière un patient de 36 ans et un autre de 38 ans. La majorité est « dans la cinquantaine », selon le DSimon. Ces patients ont peu d’antécédents médicaux. « Et on a de la misère à trouver la source de la contagion tellement le virus est contagieux », explique le DSimon.

Durant la première vague de COVID-19, on a vu que les patients qui sont hospitalisés aux soins intensifs sont à risque de développer une thrombose. Les jeunes ne font pas exception. Quelqu’un qui contracte la COVID-19 a environ 4 % de risque de devoir être hospitalisé. De ces patients hospitalisés, 10 % iront aux soins intensifs. Et sur les patients de soins intensifs, entre 25 % et 35 % feront une thrombose.

Le DSimon précise que plus le séjour aux soins intensifs est long, plus le risque de développer une thrombose est grand. « Et parce qu’ils ont une plus grande réserve vitale, les jeunes restent en général plus longtemps aux soins intensifs », dit-il.

Ce risque de contracter une thrombose à cause de la COVID-19 est « exponentiellement » plus élevé que le risque d’en être atteint après avoir reçu le vaccin d’AstraZeneca.

Selon des études, le risque de subir une thrombose après avoir reçu le vaccin est d’environ 4 sur 1 million, a rappelé le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, lundi.

Dans un communiqué, ce CIUSSS a rappelé aux citoyens que « le consensus écrasant parmi les spécialistes en thrombose est que le vaccin contre la COVID-19 développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford est sûr et efficace ».

La Dre Susan Kahn, directrice du Centre d’excellence en thrombose et anticoagulation de l’Hôpital général juif, indique que les cas de thrombose liés au vaccin « sont extrêmement rares ». « En réalité, les caillots sanguins se produisent à un taux beaucoup plus élevé parmi la population en général que chez les personnes qui ont reçu le vaccin d’AstraZeneca », dit-elle.

Au Québec, le vaccin d’AstraZeneca est approuvé pour les personnes de 55 ans et plus. « Par mesure de précaution, l’utilisation de ce vaccin a été suspendue pour les personnes âgées de moins de 55 ans jusqu’à la fin de l’évaluation des experts sur la cause des effets indésirables », rappelle le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

La Dre Kahn ajoute que « l’infection de la COVID-19 est associée à un risque de thrombose qui est exponentiellement plus élevé que le risque associé avec le vaccin d’AstraZeneca. […] Par conséquent, les personnes qui refusent le vaccin d’AstraZeneca par crainte des caillots sanguins s’exposent à un risque plus important en ne se protégeant pas contre la COVID-19 […]. Je conseille à mes patients qui ont eu une thrombose dans le passé de recevoir le vaccin d’AstraZeneca parce qu’il est de loin préférable d’être protégé contre l’infection ».