(Montréal) La vaccination va bon train à Montréal où 77 % des personnes âgées de 60 ans et plus ont reçu une dose de vaccin ou ont un rendez-vous, si bien qu’un tour rapide des principaux lieux de vaccination de l’île permet de constater que les plages de rendez-vous abondent en ce moment.

Par exemple, ceux qui veulent se faire vacciner peuvent prendre rendez-vous dès lundi au Centre civique de Dollard-des-Ormeaux, dans l’Ouest-de-l’île, ou encore mardi au Stade olympique.

« Avec des couvertures vaccinales supérieures à 80 %, c’est normal que ça ralentisse un peu », a commenté Marie-Josée Thibert, une porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Selon les plus récentes données du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), 69 % des Montréalais ont reçu au moins une première dose et 8 % sont sur le point de la recevoir.

Les taux de vaccination sont de 59 % chez les Montréalais âgés de 60 à 64 ans et de 70 % chez ceux âgés de 65 à 69 ans. Ils dépassent les 81 % chez les 70 ans et plus.

Dans d’autres régions du Québec, la vaccination n’est ouverte qu’aux 65 ans et plus, notamment la Capitale-Nationale et l’Outaouais où le nombre de cas de COVID-19 est en hausse depuis une semaine.

« Avant d’ouvrir plus, on doit assurer les rdv des 65+, partout au Qc, pour la mi-avril », a déclaré sur Twitter le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Le ministre a également rappelé que 34 000 doses initialement prévues pour Montréal sont redirigées vers des régions. « On vaccine selon les priorités, avec ce qu’on reçoit », a-t-il noté.

Tandis que des chiens aboyaient sur la Place Jean-Paul-Riopelle devant le Palais des congrès de Montréal, à l’intérieur, comme on dit en bon français : il n’y avait pas un chat lors du passage de La Presse Canadienne sur l’heure du midi.

Le long serpentin du rez-de-chaussée permettant d’accéder au site de vaccination était tout simplement désert. Une dizaine d’employés à l’accueil de l’entrée ouest attendaient les rares personnes qui venaient se faire vacciner.

Le site de Clic Santé indiquait d’ailleurs que des rendez-vous étaient disponibles le jour même.

« C’est rapide. Il n’y a personne. Ils ne se tournaient pas les pouces, mais c’est tranquille », a constaté Sophie, une femme âgée de 60 ans qui a refusé de révéler son nom de famille. Son rendez-vous avait été pris vendredi alors qu’il y avait l’embarras du choix parmi les disponibilités.

Le ralentissement du rythme de la vaccination est « désolant, navrant », estime André Gagné, 54 ans, qui marchait devant le site de vaccination. « On aimerait ben ça » se faire vacciner, a-t-il répondu en cœur avec son épouse, Nathalie Cormier.

Le couple assure qu’il venait d’avoir une discussion sur le sujet le matin même. « On a l’impression que ça commence à ralentir et que ça ne s’adapte pas à la nouvelle réalité », a soutenu Mme Cormier, qui croit que davantage d’emphase devrait être mise à vacciner ceux qui risquent davantage d’être contaminés dans le contexte où les variants se propagent.

La redistribution des doses de Montréal vers des régions davantage dans le besoin est « normal », a-t-elle souligné.

Selon les recommandations du Comité sur l’immunisation du Québec, le prochain groupe prioritaire qui se verra offrir la vaccination est constitué des personnes adultes de moins de 60 ans qui ont une maladie chronique ou un problème de santé augmentant le risque de complication de la COVID-19, a indiqué le MSSS.

D’ici à ce que la vaccination soit étendue à d’autres groupes, le ministère encourage ceux qui le peuvent à « profiter des disponibilités actuelles » pour rendez-vous.

« Je n’étais pas sûr avec tout ce qu’ils disent sur les vaccins », explique justement Nourredine Boukria, 70 ans, en sortant de la Clinique de vaccination Christophe-Colomb, dans le secteur Villeray, où il avait pris rendez-vous quelques jours plus tôt.

Il savait en arrivant que le vaccin Pfizer-BioNTech allait lui être administré, mais pour en être bien certain, il l’a demandé aux employés « deux, trois fois ».

Tout comme lui, Orlando Canhoto, âgé de « 84 ans et demi », a finalement décidé de se faire vacciner, après « une hésitation » qui a duré plus d’un mois.

L’ancien électricien s’est fait à l’idée : « chacun son domaine », a-t-il conclu. Et puis, ça s’est bien passé ? « Je n’ai rien senti », répond-il en tapotant son bras.

En plus des personnes âgées de 60 ans et plus, qui peuvent prendre rendez-vous depuis plus de trois semaines, sont également autorisés les travailleurs de la santé et les personnes handicapées qui résident dans certains milieux.