(Québec) Christian Dubé admet que l’utilisation des tests rapides de dépistage n’a « peut-être pas été aussi importante » que souhaité au Québec, notamment en raison des variants. Le ministre de la Santé estime que toutes les provinces sont « dans cette même dynamique » et se servent peu de ce genre de tests.

Une infime fraction des 4,56 millions de tests rapides envoyés par Ottawa a été utilisée jusqu’à présent, alors que leur déploiement se fait attendre, a révélé lundi La Presse. Quelque 60 000 tests rapides ont pour l’heure servi, soit environ 1,3 % des stocks. Pas moins de 1,68 million d’échantillons ont été distribués dans le réseau.

« Je le répète. On est ici dans un outil complémentaire », a fait valoir le ministre Dubé lundi. « Mais malheureusement, pour une foule de raisons, dont les variants, cette utilisation-là n’a peut-être pas été aussi importante qu’on aurait aimé qu’elle soit », a-t-il ajouté en mêlée de presse dans Montréal-Nord.

Le ministre a rappelé qu’il est impossible de cribler ou de séquencer le résultat d’un test rapide de dépistage, ce qui nuit à la détection des variants. Il indique que ces tests sont surtout utilisés pour dépister les travailleurs de la santé ainsi que pour intervenir, aussi dans le milieu de la santé, pour contenir une éclosion.

« C’est peut-être là, à mon sens, où il va y avoir une augmentation de [l’utilisation] des tests rapides pour les employés de la santé », a-t-il précisé.

Le Québec « pas si différent »

Christian Dubé a affirmé lundi que les autres provinces canadiennes ne faisaient pas un usage « si différent » des tests rapides. « Il faut mettre en contexte : les tests rapides à l’échelle du Canada sont à peu près au même taux qu’on a ici », a-t-il lancé.

Selon une compilation réalisée par le ministère de la Santé et des Services sociaux, que La Presse a obtenue, le Québec, avec un taux de 1,3 %, est la province qui utilise le moins les tests rapides, à l’exception de la Colombie-Britannique, qui n’en a utilisé que 0,4 %. L’Ontario en a utilisé 2,4 % et l’Alberta, quelque 2 %.

Ce sont les provinces atlantiques qui en font le plus grand usage, toujours selon cette compilation datée du 15 mars, avec des taux de 12,3 % pour l’Île-du-Prince-Édouard, 6 % pour Terre-Neuve-et-Labrador et 5,8 % pour la Nouvelle-Écosse. Le Nouveau-Brunswick a épuisé pour sa part environ 4,5 % de ses stocks.

En Saskatchewan, ce sont 3,8 % des tests rapides envoyés par Ottawa qui ont été utilisés. Les données ne sont pas disponibles pour le Manitoba, peut-on lire dans le document. Il en va de même pour le Yukon et le Nunavut. Les Territoires du Nord-Ouest ont utilisé 1,7 % de leurs stocks de tests rapides de dépistage.

Québec a autorisé le déploiement de tests rapides dans les entreprises et le réseau de la santé. Un projet-pilote mené par la Dre Caroline Quach dans deux écoles de Montréal est toujours en cours pour déterminer l’efficacité des tests rapides de dépistage dans le réseau scolaire, mais les résultats préliminaires sont mitigés.

Avec Mayssa Ferah, La Presse