Les tests de dépistage devraient être obligatoires pour le personnel qui travaille dans des « milieux d’éclosion » de COVID-19.

C’est l’une des conclusions du rapport de l’équipe « SWAT » qui avait été déployée au CHSLD Louis-Émond, en Outaouais, après une importante éclosion survenue à la fin du mois de février.

Une recommandation qui nécessitera cependant des avis juridiques. La PDG adjointe du CISSS de l’Outaouais, France Dumont, a d’ailleurs affirmé vendredi qu’elle misait plutôt sur une « meilleure communication » pour convaincre les employés de se faire dépister et vacciner.

Alors que 96 % des résidants ont été vaccinés, seulement 41 % du personnel avait accepté de se faire vacciner au moment de l’éclosion. Le taux de participation des employés aux tests de dépistage n’est que de 15 %.

Le CISSS de l’Outaouais présentait vendredi les conclusions de deux rapports sur les circonstances qui ont mené à une éclosion de COVID-19 qui a fait huit victimes, tous des résidants du CHSLD Louis-Émond, situé à Gatineau.

Une équipe « SWAT » avait été dépêchée à la demande de la ministre des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais. Le CISSS a aussi envoyé sa propre équipe pour faire enquête dans l’établissement de 260 lits.

L’enquête de la santé publique a permis notamment de conclure que des employés asymptomatiques ont été en contact avec des résidants.

Au total, 50 résidants et 21 employés ont été déclarés positifs à la suite de l’éclosion.

Le rapport signale que plusieurs employés refusaient d’être vaccinés par « crainte d’être des cobayes, d’être malades suite à la réception du vaccin, ou de subir des séquelles à long terme ».

Le taux de vaccination du personnel est passé de 41 % à 61 % au cours des deux dernières semaines. Le CISSS souhaite convaincre le maximum d’employés de se faire vacciner avec une meilleure stratégie de communication.

France Dumont reconnaît que l’éclosion a fait « cheminer » des membres du personnel. « Ces décès ont eu un impact chez les employés. Ils travaillent avec les résidants. Ils sont près d’eux. »

Quant au dépistage, outre une hypothétique mesure obligatoire, on souhaite surtout proposer des techniques moins invasives pour convaincre les employés de se faire dépister.

Le CHSLD offre actuellement des tests de dépistage trois fois par semaine. Des tests rapides sont présentement à l’essai.

« Les gens qui se sont fait tester savent à quel point c’est désagréable. On aimerait avoir une approche moins invasive », mentionne Mme Dumont.

Le rapport du CISSS indique aussi « une variabilité de l’adhésion au dépistage entre les différents professionnels de la santé ».

Un test de dépistage nasal, qui permet d’insérer un coton-tige moins profondément dans le nez pourrait être envisagé. Le rapport indique aussi que des techniques de prélèvement par crachat ou par gargarisme pourraient susciter une plus grande adhésion.

Une trentaine de recommandations ont été soumises et elles ont presque toutes été mises en application, selon Benoit Major, directeur du soutien à l’autonomie des personnes âgées au CISSS de l’Outaouais.