(Montréal) La COVID-19 semble augmenter le risque de prééclampsie, de naissance prématurée, de naissance par césarienne, de faible poids à la naissance et de mortinaissance, préviennent des chercheurs montréalais.

La COVID-19 doublerait ainsi le risque de naissance prématurée et augmenterait de 50 % le risque de naissance par césarienne chez les femmes enceintes ayant une COVID-19 symptomatique, comparativement aux femmes asymptomatiques.

Chez les femmes enceintes atteintes d’une forme grave de la maladie, le risque de prééclampsie et de naissance prématurée était multiplié par quatre.

Les bébés nés de ces mères étaient aussi plus susceptibles de se retrouver à l’unité des soins intensifs.

C’est ce qu’ont constaté la docteure Nathalie Auger, du CHUM, et ses collègues en épluchant 42 études qui regroupaient quelque 440 000 patientes de partout dans le monde.

Les conclusions de cette méta-analyse se démarquent nettement de celles des études réalisées précédemment sur la question.

« Les données sont en évolution, et parmi les données préliminaires, le risque semblait être peu élevé », a dit la docteure Auger.

Les mécanismes en jeu ne sont pas évidents, mais il se pourrait que la COVID-19 provoque une contraction des vaisseaux sanguins et soit à l’origine d’une réponse inflammatoire les affectant.

« La COVID a certaines implications au niveau du système cardiovasculaire, a précisé la docteure Auger. La grossesse implique aussi beaucoup de changements cardiovasculaires, de changements immunitaires, de changements respiratoires… »

Elle espère que la nouvelle méta-analyse viendra alimenter les discussions et les recherches concernant la vaccination chez les femmes enceintes.

En effet, on ne dispose que de peu de données à ce sujet pour le moment, puisque les femmes enceintes ont été exclues des études cliniques qui ont mené à l’approbation de différents vaccins contre le coronavirus.

« On espère que ça va aider à clarifier le suivi de ces femmes, surtout au troisième trimestre, a dit la docteure Auger.

En ce moment, ce n’est pas clair si ces femmes devraient être vaccinées ou non. Il faut avoir une discussion avec le médecin pour voir si les avantages du vaccin dépassent les risques.

La docteure Nathalie Auger, du CHUM

Les médecins sur le terrain doivent être informés de ces risques pour adopter les stratégies nécessaires pour protéger les patientes et les bébés, ajoutent les auteurs de l’étude.

« Ce sont des données qui sont en évolution, a conclu la docteure Auger. La COVID, c’est tout nouveau. On va voir ce que les prochaines études montrent au sujet de la COVID pendant la grossesse. »

Les conclusions de cette étude sont publiées par le Journal de l’Association médicale canadienne.