(Montréal) Le personnel des écoles et des services de garde des quartiers Côte-Saint-Luc et Plamondon sera finalement vacciné en même temps que les parents d’élèves, confirme la Santé publique de Montréal. Un projet-pilote aura cours dès lundi dans ces quartiers pour « éteindre le feu » et éviter que le variant de la COVID-19 ne se transmette à d’autres quartiers.

La vaccination s’appliquera au personnel « en contact direct avec les enfants ». Ceux-ci seront contactés par leurs établissements pour la prise de rendez-vous, confirme Jean-Nicolas Aubé, porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Jeudi, la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a annoncé que peu importe son lieu de résidence, le parent dont l’enfant fréquente une école ou un CPE de ces deux quartiers pourra se faire vacciner dès la semaine prochaine.

Le personnel des écoles et des services de garde avait été exclu de ce projet-pilote, dont l’annonce a été faite jeudi. La Santé publique expliquait alors que les enseignants ne seraient pas vaccinés parce que l’objectif était d’abord « de couper la transmission domiciliaire ».

Chez les enseignants, on accueille la nouvelle avec soulagement. « C’est une excellente nouvelle, un bon message à passer », dit Mélanie Hubert, présidente du Syndicat de l’Enseignement de l’Ouest de Montréal.

Les profs avaient l’impression d’un « manque de considération à l’égard du risque auquel ils s’exposaient », ajoute Mme Hubert. Elle compare la situation à celle des travailleurs en zones chaudes des services de santé qu’on envoyait travailler en zone froide.

« Les profs sortent du quartier tous les jours. Ils retournent chez eux, sont à risque de propager le virus. Les profs se voyaient comme de petites bombes ambulantes. C’était difficile de comprendre la logique de la santé publique », dit Mélanie Hubert.

Dans les deux écoles primaires du secteur qu’elle représente, environ une centaine de profs sont concernés par cette annonce.

Au cabinet du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, on expliquait tôt vendredi que la décision de vacciner -ou pas- les enseignants ne relève pas du ministère de l’Éducation, mais que le ministre avait néanmoins demandé à ce que le personnel des écoles de ces quartiers soit aussi vacciné.

Chez les libéraux, la porte-parole en éducation et députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, s’est dite satisfaite de voir ce dossier être « réglé », mais a déploré les méthodes des autorités. « [La] prochaine fois, ce serait bien d’y penser d’emblée avant une annonce », a-t-elle lâché.

La péquiste Véronique Hivon a aussi parlé d’une « bonne nouvelle ». La veille, elle avait martelé qu’« il serait temps qu’on prenne acte de l’importance des enseignants et du personnel scolaire à tous égards ».

Avec Henri Ouellette-Vézina, La Presse