La vaccination contre la COVID-19 montera « en puissance » au courant des prochaines semaines, a promis jeudi le ministre de la Santé Christian Dubé, alors que Québec a assuré cette semaine que tous les Québécois qui souhaitent avoir la première dose pourront l’avoir d’ici le 24 juin prochain.

« Depuis notre annonce, les gens à raison ont fait la moyenne, comme quoi ça veut dire qu’il faudra 50 000 vaccins par jour, pendant 100 jours. J’aimerais juste préciser que lors d’une journée comme aujourd’hui, avec environ 35 000 doses, on n’est pas du tout en retard. […] Les mois de mars et d’avril vont être en bas de la moyenne, mais ceux de mai et de juin seront au-dessus », a martelé le ministre.

Questionné à savoir quand exactement il prévoit atteindre ces 50 000 doses par jour, le ministre est toutefois resté plus prudent. « Ça dépend des vaccins qu’on reçoit. On a des semaines où on va recevoir 400 000 et d’autres où on va encore en recevoir 200 000. Mais à la moyenne à la fin, on va être là », a-t-il dit, soulignant que le Québec sera capable de distribuer toutes les doses « dans un délai très rapide ».

M. Dubé s’adressait aux médias au Palais des congrès de Montréal, après avoir reçu la première dose du vaccin d’AstraZeneca. Ce dernier demeure sécuritaire et efficace, mais sa surveillance se poursuit, a annoncé jeudi l’Agence européenne des médicaments, en présentant les conclusions d’une vaste enquête.

« C’est beau l’expérience européenne, mais je me fie beaucoup à la Santé publique », a réagi M. Dubé à ce sujet. « Il y a toujours un niveau de risque, mais lorsqu’on parle des proportions, c’est trois ou quatre cas sur 100 000 », a-t-il poursuivi, en parlant « d’exceptions » pour les complications liées à AstraZeneca.

« Je vais bien, très bien même », a aussi assuré M. Dubé, en se disant « très content » d’avoir reçu le vaccin d’AstraZeneca. « Je pense que c’est important de montrer, par nos gestes, ce que nous demandons à notre population. Il faut donner l’exemple », a-t-il souligné, en réitérant néanmoins que l’immunité après un vaccin met plusieurs semaines à être obtenue.

Si tout se passe bien, Québec prévoit avoir administré entre 30 000 et 35 000 doses dans la journée de jeudi, ce qui pourrait se rapprocher du record établi samedi dernier.

D’autres annonces à venir ?

Mercredi, le ministère de la Santé ouvrait la porte à la vaccination en priorité pour les personnes présentant un diagnostic de déficience intellectuelle, de trouble du spectre de l’autisme ou de déficience physique, mais seulement en ressource intermédiaire ou encore en milieu familial.

Pour le reste, dont ceux et celles vivant à domicile c’est une question de temps et de ressources, selon le ministre Dubé. « À chaque fois qu’on a de bonnes nouvelles du côté du vaccin, on est capables d’aller plus vite sur nos priorités. On ne ferme pas du tout la porte aux autres. Je demande juste aux gens d’être patients », a-t-il soulevé. « On n’avait pas beaucoup de vaccins au début, et on devait faire catégories une en arrière de l’autre. Maintenant, on peut en faire en parallèle », a insisté le ministre, en se disant « très sensible » à la cause des usagers plus vulnérables de façon générale.

M. Dubé est aussi revenu sur le nouveau projet pilote de la Santé publique de Montréal, annoncé plus tôt jeudi, qui permettra dès lundi à des parents des élèves d’écoles primaires et secondaires situées dans Côte-Saint-Luc et Plamondon de recevoir un vaccin contre la COVID-19 plus tôt que prévu, afin de s’attaquer à la forte concentration du variant britannique.

« On va regarder comment ça évolue. Mais on est très à l’aise avec cette idée-là d’innover. [...] Ce qu’il faut voir dans cette initiative-là, c’est que ça doit être complémentaire avec ce qu’on fait déjà, donc comment pour des régions spécifiques, on peut aller de façon ciblée sur certaines populations », a-t-il dit, refusant toutefois de dire quand les professeurs ou les employés de ces écoles pourront être vaccinés à leur tour.