Quelle est la recette des pays les moins touchés par la COVID-19 ? Éléments de réponse.

Hong Kong

PHOTO KIN CHEUNG, ASSOCIATED PRESS

Des résidants d’un quartier de Hong Kong ne peuvent rentrer chez eux après que les autorités ont décidé d’imposer une quarantaine dans le secteur. Plusieurs bâtiments du district Sham Shui Po sont visés. Les habitants doivent rester chez eux tant qu’ils qu’ils n’ont pas prouvé qu’ils ne sont pas infectés.

Comment Hong Kong, située au cœur de routes aériennes internationales et si près de Wuhan, en Chine, a-t-elle pu si bien s’en tirer ? En octobre, dans un article sur la question, le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC) attribuait son succès à une combinaison de mesures : des contrôles serrés aux frontières, un bon respect de la distanciation physique, des masques portés scrupuleusement et tôt dans la pandémie, un nombre élevé de tests de dépistage, une recherche active des contacts et des confinements judicieux.

En janvier, par exemple, la mégalopole y est allée d’un confinement pour les habitants de 150 bâtiments d’un district bien particulier où il y avait augmentation des cas. Mais surtout, selon le JAMC, ce qui a peut-être beaucoup aidé Hong Kong, c’est l’expérience acquise lors de l’épidémie du SRAS en 2003. Cela pourrait expliquer, lit-on, « la raison pour laquelle la santé publique et les résidants étaient si bien préparés et souhaitaient contrer rapidement la menace posée par la COVID-19 ».

Nouvelle-Zélande

PHOTO GREG BOWKER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La première ministre de Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern a su rallier ses concitoyens derrière sa stratégie sans compromis visant à empêcher le virus de s’implanter dans le pays insulaire.

« Y aller d’emblée avec la totale » : tel est le secret du succès de la Nouvelle-Zélande, selon l’un de ses épidémiologistes, Michael Baker, cité par la BBC. La Nouvelle-Zélande est en effet partie à temps et elle n’a pas donné dans la demi-mesure : pour elle, comme pour l’Australie, l’objectif a toujours été de ne plus avoir aucun cas sur son territoire.

Alors qu’il n’y avait que 28 cas en Nouvelle-Zélande, en mars 2020, le pays a fermé ses frontières à tout étranger dès le 19 mars. Quatre jours plus tard, elle imposait un confinement strict dans tout le pays.

Plus question d’aller à la plage, plus question de fréquenter le voisinage. En juin, après deux semaines sans aucun cas, le confinement à la maison a été levé. Quand des cas ont de nouveau été signalés, ils ont de nouveau donné lieu à des confinements épisodiques.

La Nouvelle-Zélande a l’avantage d’être formée de deux îles et d’avoir une faible densité de population.

Elle a aussi la chance d’avoir une première ministre, Jacinda Arden, qui est très populaire et derrière laquelle ses commettants se sont ralliés.

La Nouvelle-Zélande, qui ne compte toujours que 26 morts, continue de jouer de prudence. Elle force notamment les voyageurs qui arrivent sur son territoire à faire une quarantaine de 14 jours dans un hôtel surveillé par l’armée.

Australie

PHOTO TREVOR COLLENS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La ville de Perth désertée à la fin janvier à la suite d’un confinement décrété après la découverte… d’un seul cas positif

À la fin janvier, il n’a fallu qu’un seul cas, à Perth, pour que toute la ville (la quatrième en importance en Australie) soit contrainte par le gouvernement de se confiner.

Depuis le début de la pandémie, l’Australie n’a jamais pensé que sa situation de lointaine insulaire l’immunisait contre la COVID-19. L’exemple de Perth résume la façon de faire des autorités australiennes : frapper tôt, frapper fort.

Très tôt, les voyageurs revenant en Australie ont été tenus de faire des quarantaines dans des hôtels. La fermeture rapide des frontières, des dépistages massifs et du traçage de cas efficace ont permis à l’Australie de très bien s’en tirer, avec seulement 909 morts depuis le début.

Islande

PHOTO HALLDOR KOLBEINS, AGENCE FRANCE-PRESSE

L’Islande est considérée comme la championne du séquençage du virus et soumet les voyageurs à deux tests de dépistage depuis le mois d’août.

Si le Royaume-Uni, le Danemark, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande ont fait beaucoup de séquençage, l’Islande est considérée comme la championne de cette technique qui consiste à identifier les 30 000 « lettres » du génome du virus.

Depuis le début de l’épidémie, l’Islande a identifié génétiquement chaque cas positif.

Depuis août, deux tests par ailleurs ont été rendus obligatoires, à cinq jours d’intervalle, pour tous les voyageurs arrivant en Islande et qui ont dès lors été soumis à des quarantaines.

Mais tout n’est pas rose en Islande. Le pays, dont l’économie repose beaucoup sur le tourisme, a vu son PIB connaître un recul historique en août dernier. Le pays espérait 750 000 visiteurs cette année, ce qui ne risque pas de se concrétiser.

Viêtnam

PHOTO NHAC NGUYEN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le gouvernement communiste vietnamien n’y est pas allé de main morte pour contenir le virus.

Au Viêtnam, le gouvernement communiste a adopté la méthode forte, difficilement transposable ici. Les policiers sont entrés de nuit chez des personnes soupçonnées d’avoir la COVID-19, rapporte Le Monde. Les personnes touchées par la COVID-19 ont vu leurs coordonnées publiées. Ceux qui ne portaient pas le masque ou ne respectaient pas les consignes étaient menacés d’emprisonnement.

Dans ces conditions, peut-on vraiment parler de bon élève ? À tout le moins, les statistiques du Viêtnam font rêver : le pays de 100 millions d’habitants n’aurait enregistré que 35 décès, selon l’Université Johns Hopkins, dont la collecte de données est l’une des plus réputées depuis le début de la COVID-19.

Le Viêtnam a aussi été l’un des premiers à fermer ses frontières.