(Québec) Le premier ministre François Legault n’a jamais dit qu’il allait plus loin que la Santé publique de peur de perdre des votes, estime Dominique Anglade.

La cheffe libérale est revenue mardi sur la publication de 14 avis écrits du directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, le 19 février, au moment même où commençait la relâche parlementaire.

Ces avis ont révélé que M. Legault a été plus strict que le Dr Arruda, qui recommandait, par exemple en septembre, de laisser ouverts les salles de spectacles, les cinémas, les théâtres et les restaurants.

Il recommandait également de rouvrir les gyms et les spas à compter du 28 octobre.

Depuis le début de la pandémie, les membres du gouvernement Legault ont toujours assuré suivre à la lettre toutes les recommandations de la Santé publique.

Le discours a changé après la publication des avis, a observé Mme Anglade, mardi.

Aujourd’hui, le premier ministre se félicite d’avoir été « plus prudent » que la Santé publique et estime que son approche plus stricte a « sauvé des vies ».

Pourquoi ne pas avoir simplement expliqué, à chaque annonce, que le gouvernement avait décidé d’aller plus loin que la Santé publique, s’est demandé Mme Anglade.

Elle soupçonne que le premier ministre et ses ministres craignaient les contrecoups dans la population.

« Un fait demeure : ils n’ont pas suivi les avis de la Santé publique contrairement à ce qu’ils ont toujours dit », a-t-elle martelé en point de presse à l’Assemblée nationale.

« Le premier ministre avait-il peur d’assumer ses décisions ? […] Est-ce qu’il s’est faufilé derrière le Dr Arruda de peur de subir les préjudices électoraux des décisions ? Ce sont des questions qui se posent. »

Dominique Anglade soutient qu’en temps de crise, les Québécois doivent pourtant avoir la « certitude que le gouvernement dit rigoureusement ce qui est vrai ».

« C’est une question de confiance », a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti québécois (PQ) ont redemandé, mardi, qu’une commission d’enquête publique indépendante se penche sur la gestion de la pandémie au Québec.

« On a fait une commission d’enquête pour le viaduc de la Concorde. Il y avait cinq décès. […] Là, on a au-dessus de 10 000 décès », a souligné le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon.