(Montréal) Des cas de COVID-19, possiblement causés par des variants du virus, viennent d’entraîner la fermeture d’écoles supplémentaires au Québec.

Et il ne serait pas surprenant de voir d’autres écoles fermer au cours des prochains jours et des prochaines semaines, a déclaré en entrevue Benoît Mâsse, épidémiologiste et professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

On peut ainsi s’attendre à des « perturbations », juge-t-il, dans les écoles, mais aussi dans les milieux de travail.

Actuellement, au moins 10 écoles québécoises sont fermées temporairement, en tout ou en partie, pour cause de variants de la COVID-19. Impossible de savoir le nombre total exact, à la fois le ministère de la Santé et le ministère de l’Éducation affirmant ne pas détenir cette donnée.

La plupart se trouvent dans le Grand Montréal, mais il y en a une à Québec et une autre en Abitibi, soit l’école Notre-Dame-de-Fatima dans la municipalité de Landrienne.

En matinée, lundi, le CIUSSS de Laval a annoncé la fermeture de groupes ou d’écoles dans quatre établissements en raison de cas soupçonnés de variants, soit les écoles Père-Vimont, Saint-Maxime, Eurêka et l’école de l’Équinoxe.

Samedi, c’est l’école Marguerite-d’Youville, située dans le secteur Cap-Rouge à Québec, qui a annoncé avoir fermé ses portes en raison d’un cas suspect d’une souche variante de la COVID-19. L’école des Grands-Êtres, un établissement de niveau primaire situé à Saint-Laurent, sur l’île de Montréal, a été complètement fermée, pour plusieurs raisons, dont la présence soupçonnée d’un variant. C’est le cas aussi de l’école de Fontainebleau à Blainville.

À noter que d’autres écoles sont actuellement fermées au Québec en raison de cas de COVID-19, mais sans que des variants n’y aient été détectés.

Ces cas de souches variantes préoccupent les autorités. La semaine dernière, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui se penchait sur la situation dans le Grand Montréal, a fait état qu’un nouveau variant de la COVID-19 pourrait frapper en premier les écoles, puisqu’elles sont l’un des endroits où il y a le plus de contacts actuellement.

Cette inquiétude tient au fait que les nouveaux variants sont plus transmissibles que la souche de base — environ 50 % de plus dans le cas du variant britannique, le plus répandu au Québec, a précisé le professeur Mâsse. Ces variants vont donc être plus difficiles à contrôler.

Il faut ainsi s’attendre à des réponses rapides de la Santé publique et à des « mesures musclées », dit-il. C’est pourquoi l’on voit des situations où des écoles entières sont fermées et non pas uniquement l’une de leurs classes.

« On veut le bloquer, vite. »

L’épidémiologiste estime que ces mesures musclées seraient justifiées : « le variant peut faire exploser les cas ».

Mais ces variants ne vont pas juste s’en prendre aux milieux scolaires, prévient-il : si l’on se fie à ce qui a été vu ailleurs, « ça va frapper les milieux de travail, ça va frapper des quartiers et des régions ».

En date de lundi, 23 cas de variants ont été confirmés au Québec, ainsi que 415 cas présomptifs. Les souches de ces cas suspects seront connues lorsque leur séquençage sera complété.

Par contre, le nombre de nouveaux cas rapportés par les autorités sanitaires — toutes souches confondues — est actuellement en baisse, avec 805 nouvelles infections lundi.

M. Mâsse comprend que la population se questionne. Comment se fait-il que l’on prétende que les variants sont aussi contagieux alors que le nombre d’infections diminue ?

C’est parce que l’on voit actuellement la naissance d’une vague causée par un variant. « Ça commence lentement, dit-il, mais ça va finir par exploser. »