Des associations d’artistes, de créateurs et de musiciens reviennent à la charge après que des avis écrits rendus publics ont révélé que la Santé publique recommande au gouvernement, depuis septembre, de permettre la réouverture des salles de spectacle et des théâtres.

« Maintenant qu’il est clair que la Santé publique est favorable à une ouverture des salles, le couvre-feu ne devrait pas être un frein à la production ni à la diffusion artistique, écrivent-ils lundi dans un communiqué. Le milieu a réellement besoin d’un signal clair de la part du gouvernement et nous implorons M. Legault d’exprimer rapidement ses intentions quant à la réouverture des salles de spectacle. »

Le secteur des arts vivants et des arts de la scène, qui estime être « le plus touché par la pandémie en étant fermé au public depuis près d’un an », explique que plus la réouverture tarde, « plus il sera difficile de le relever ».

Le message est signé conjointement par la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN), l’Union des artistes (UDA), la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ), l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ), l’Association québécoise des auteurs dramatiques (AQAD) et l’organisme TRACE, un acronyme pour Travailleuses et travailleurs regroupés des arts, de la culture et de l’événementiel.

« Le public a aussi un réel besoin de renouer avec les arts vivants et de pouvoir quitter sa bulle de temps en temps, note Shérane Figaro, co-porte-parole de TRACE. Avec le couvre-feu et l’interdiction de rassemblement intérieur, la population devrait être encouragée à fréquenter des lieux publics contrôlés et sécuritaires tels que les lieux de diffusion culturelle. C’est bon pour le moral de tout le monde ! »

La présidente de l’UDA, Sophie Prégent, se demande pour sa part si « sans fermer le secteur complet, [il serait] possible d’ouvrir les lieux de diffusion et de les fermer à la pièce si une éclosion devait survenir, comme c’est le cas dans la plupart des autres milieux de travail ou scolaires ».

Le premier ministre Legault avait justifié la semaine dernière sa décision de permettre la réouverture des cinémas et non des théâtres en expliquant qu’il voulait limiter les réouvertures, que les cinémas permettent selon lui d’occuper les enfants pendant la semaine de relâche et que le délai de 10 jours avant la réouverture était insuffisant pour permettre la reprise des théâtres en zone rouge.

« Le milieu des arts vivants est très diversifié, répond Marie-Eve Gagnon, directrice générale de l’AQAD, dans le communiqué. Si certaines productions majeures ne sont pas encore prêtes à se produire, il y a une foule d’autres types de représentations qui pourraient s’adapter et aller à la rencontre du public rapidement. »

Des avis écrits diffusés vendredi ont révélé que dès le 27 septembre le Dr Horacio Arruda recommandait de laisser ouverts avec certaines restrictions les salles de spectacles, les cinémas, les théâtres, les lieux de culte et les restaurants (une adresse par table).

Le directeur national de la santé publique est d’ailleurs revenu à la charge plusieurs fois sur ce volet l’automne dernier, si l’on se fie à ses avis écrits.