(Québec) Contrairement à ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, la Santé publique recommandait les demi-classes au secondaire.

C’est ce que l’on retrouve dans l’avis transmis au gouvernement le 22 octobre dernier par le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda.

Dans cet avis, le Dr Arruda indique clairement qu’en secondaire 3, 4 et 5, il souhaite dans un premier temps la présence à l’école du groupe-classe entier en alternance un jour sur deux.

Puis, il ajoute qu’il recommande le déploiement d’une « deuxième phase », qui verrait la moitié du groupe-classe se présenter à l’école, un jour sur deux.

Il précise dans son avis que la mesure entrerait en vigueur « dès que les conditions le permettent ».

En entrevue vendredi, la porte-parole péquiste en éducation, Véronique Hivon, rappelle qu’elle s’est époumonée pendant des mois à demander des demi-classes.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La députée péquiste Véronique Hivon

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) les avaient également déjà recommandées.

Toujours, ça lui a été refusé, le ministre de l’Éducation laissant entendre le 3 décembre dernier que sa position était corroborée par la Santé publique.

« La Santé publique et le gouvernement sont arrivés à un consensus que le meilleur modèle en ce moment au Québec, c’est le modèle qu’on a en alternance pour les secondaires 3, 4 et 5 », avait-il déclaré.

« Comment le ministre a-t-il pu nous faire une telle réponse le 3 décembre, alors qu’il avait entre les mains depuis le 22 octobre un avis du Dr Arruda recommandant clairement les demi-classes ? » demande Mme Hivon.

Selon la députée de Joliette, les demi-classes offrent un double bénéfice : moins d’élèves dans l’école, mais aussi moins d’élèves dans les classes.

Elle croit qu’une telle mesure aurait pu faire « une différence » cet automne, « la distanciation étant toujours présentée par la Santé publique comme la première mesure à appliquer », souligne-t-elle.

En novembre, en guise de barème, plus de 1200 groupes d’élèves étaient en isolement à la maison à cause du coronavirus.

L’alternance, sauf pour les élèves en difficulté

Par ailleurs, le 27 septembre dernier, le Dr Arruda avait recommandé l’alternance un jour sur deux pour les élèves de secondaire 4 et 5, sauf pour les élèves en difficulté ou ayant des besoins particuliers.

Cette recommandation-là non plus n’a pas été retenue par le ministre Roberge, déplore Mme Hivon.

« C’était tout à fait quelque chose qui pouvait s’organiser, et ça n’a jamais été fait, dit-elle. Voilà là un autre exemple probant d’avis qui n’a pas été suivi par le politique, le ministre et le premier ministre. »

Au total, 14 avis écrits du Dr Arruda ont été rendus publics vendredi, tel que réclamé par les oppositions.