(Montréal) Les projections de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) prévoient qu’un nouveau variant de la COVID-19 pourrait frapper en premier les écoles du Grand Montréal, puisque c’est l’un des endroits où il y a le plus de contacts actuellement.

Il s’agit de l’un des résultats des modèles prédictifs de l’évolution de la COVID-19, dévoilés mercredi matin lors d’un breffage technique. Ces projections doivent être considérées comme hypothétiques, puisque les données sur les variants sont encore limitées, insiste l’INSPQ.

Cette fois-ci, l’INSPQ s’est penché plus spécifiquement sur l’impact potentiel d’un variant plus transmissible que la souche de base : ses projections ont été limitées au Grand Montréal et ne peuvent donc pas être appliquées telles quelles au reste de la province.

Jusqu’à maintenant, 16 cas de variant de la COVID-19 ont été détectés au Québec et 86 cas potentiels sont sous investigation. Les cas ont été décelés à Montréal, à Laval et en Abitibi. Il s’agit principalement du variant britannique, avait déjà confirmé le ministère de la Santé.

Le modèle réalisé par l’INSPQ et dévoilé mercredi prédit une augmentation « potentielle » des cas du variant chez les 6 à 17 ans, liée aux contacts scolaires.

« Avec les assouplissements du 8 février, là où il y a le plus de contacts, c’est dans les écoles parce les écoles ont rouvert et les milieux de travail sont ouverts aussi. Ce que le modèle prédit, c’est que là où on pourrait voir la transmission du variant en premier, c’est dans les écoles, parce qu’il y a plus de contacts dans ces milieux-là », a expliqué lors du breffage l’un des auteurs de l’étude, Marc Brisson, collaborateur à l’INSPQ et professeur titulaire à l’Université Laval.

Cette inquiétude pour la transmission du variant survient à l’aube de la semaine de relâche et d’un certain allégement des mesures sanitaires annoncé mardi.

Toutefois, l’INSPQ note que les contacts dans les écoles entre jeunes vont évidemment diminuer durant la semaine relâche.

Reste à voir l’impact sur le retour en classe par la suite.

L’impact de la vaccination

L’INSPQ note aussi que ses modèles suggèrent que les mesures « électrochoc » imposées par le gouvernement québécois le 8 janvier, incluant le couvre-feu, « étaient possiblement suffisantes pour limiter une augmentation substantielle de la transmission d’un nouveau variant ».

Sauf que les mesures sanitaires ont été assouplies par la suite, le 8 février.

Si un variant « plus infectieux » circule dans le Grand Montréal, cet allègement des mesures pourrait permettre une augmentation des cas.

L’ampleur de cette augmentation potentielle va dépendre de l’adhésion de la population aux consignes sanitaires —notamment en évitant les visites chez les amis et la famille —, de la transmissibilité et de la sévérité de la souche du variant par rapport à la souche initiale et du nombre de cas du variant importé de l’étranger.

L’INSPQ s’est toutefois fait rassurant sur les hospitalisations et les décès.

Lors de la première vague de la COVID-19, au printemps dernier, les décès ont eu lieu majoritairement chez les résidants des CHSLD. Or, ils sont maintenant tous vaccinés, ainsi que les travailleurs de la santé qui prennent soin d’eux. Pareille hécatombe n’est donc pas envisagée avec les données actuelles.