À compter de lundi, tous les Canadiens qui rentreront au pays par la voie terrestre après un voyage non essentiel devront avoir entre les mains un test de dépistage valide de la COVID-19 datant de 72 heures avant leur arrivée sur le territoire canadien. Les experts consultés par La Presse craignent que ces mesures soient insuffisantes.

« Le test PCR trois jours avant, c’est vraiment insuffisant pour savoir si une personne est porteuse du virus ou non », affirme la professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal Roxane Borgès Da Silva. Non seulement je demanderais un test PCR, mais j’ajouterais un test antigénique rapide en arrivant à la frontière. »

Ces nouvelles mesures, qui sont déjà en vigueur depuis le 7 janvier pour les voyageurs qui rentrent au pays par avion, seront applicables à tous les Canadiens qui reviennent d’un voyage non essentiel par la voie terrestre. Les personnes vaccinées contre la COVID-19 devront elles aussi se soumettre à un test de dépistage 72 heures avant d’arriver sur le territoire canadien. Les voyageurs qui n’ont pas la preuve d’un test négatif s’exposeront à une amende qui pourrait atteindre 3000 $. Les travailleurs essentiels seront toutefois exemptés des mesures.

Selon Mme Borgès Da Silva, le délai de 72 heures est trop long pour cibler adéquatement les personnes infectées.

Ce délai de trois jours m’inquiète beaucoup. En trois jours, il y a une multitude de personnes que j’ai pu fréquenter. J’ai pu aller dans un bar ou dans des commerces.

Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

Anne Gatignol, professeure et virologue à l’Université McGill spécialisée dans les virus émergents, soutient aussi qu’un test rapide à la frontière serait très utile. Elle ajoute toutefois que tous les voyageurs devront s’isoler 14 jours, peu importe le résultat du test rapide. « S’ils sont positifs, les mesures d’isolement devraient être immédiates avec suivi pour vérifier s’ils sont infectés par un variant. S’ils sont négatifs, ils devront de toute façon faire leur quarantaine », indique-t-elle.

La situation continue de se stabiliser

Ces nouvelles mesures surviennent au moment où le Québec rapporte 15 décès supplémentaires et 910 nouveaux cas dimanche. Le nombre d’hospitalisations poursuit sa diminution, même si la vigilance est toujours de mise en raison des nouveaux variants qui circulent.

Précisons que les données font état de 15 nouveaux décès, mais que le nombre total de décès au Québec s’élève à 10 214 en raison du retrait de 2 décès. L’enquête a démontré qu’ils n’étaient pas attribuables à la COVID-19.

De ces 15 nouveaux décès, deux sont survenus dans les 24 dernières heures, 11 entre le 7 et le 12 février, et deux avant le 7 février.

C’est en Montérégie qu’on retrouve le plus de nouveaux morts, avec cinq personnes ayant succombé à la COVID-19. En Estrie, on parle de trois nouveaux patients décédés de la maladie. Les régions de Montréal et de Lanaudière comptent deux morts supplémentaires chacune. Finalement, on recense un mort de plus à Chaudière-Appalaches.

Le nombre d’hospitalisations a diminué de sept par rapport à samedi, avec un total de 805. Parmi ces patients, 132 se trouvent aux soins intensifs, soit 2 de plus que la veille.

La moyenne mobile sur sept jours est désormais de 1000 cas quotidiens.

Les Québécois ne doivent pas baisser leur garde malgré cette tendance à la baisse, souligne le ministre de la Santé, Christian Dubé. « La comparaison des [deux] dernières [semaines] montre la [diminution] des [hospitalisations] et décès et une stabilisation des cas. C’est encourageant, mais la menace des variants est préoccupante, on doit donc continuer de limiter nos contacts », a-t-il écrit sur Twitter.

Les prélèvements réalisés le 12 février s’élèvent à 28 404.

Dans la dernière journée, 1561 doses de vaccin ont été administrées, pour un total de 293 944 depuis le début de la campagne de vaccination. Jusqu’à présent, 310 425 doses ont été reçues.

Samedi, la province enregistrait 1049 nouveaux cas et 33 morts liés au virus.

La COVID-19 en graphiques

Suivez la progression de la pandémie en temps réel dans notre page de graphiques interactifs.