(Ottawa) L’obligation de se placer en quarantaine à l’hôtel au retour d’un voyage entrera en vigueur le 22 février.

Le premier ministre Justin Trudeau en a fait l’annonce lors de son habituelle conférence de presse du vendredi à sa résidence de Rideau Cottage, à Ottawa.

Il avait déjà annoncé, fin janvier, cette intention de serrer la vis aux voyageurs les contraignant à se placer en quarantaine à leurs frais — à un coût de plus de 2000 $ — dans un hôtel supervisé pour trois jours.

« Ce n’est pas une punition », a-t-il martelé lorsqu’on lui a souligné que certains voient cette mesure de cette façon, et si la preuve de bris de quarantaine avait été clairement faite.

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau

Les frais d’hébergement devront être payés par les voyageurs, tout comme les coûts supplémentaires liés aux mesures sanitaires accrues dans les hôtels.

À leur arrivée au pays dans l’un des quatre aéroports où les vols internationaux seront autorisés à se poser – Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver, ils devront subir un test de dépistage de la COVID-19.

Une fois cette étape franchie, les voyageurs prendront la direction de l’un des hôtels situés à proximité de ces aéroports qui ont été sélectionnés pour les accueillir.

SOURCE: AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA

SOURCE: AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA

Ces établissements sont tenus d’assurer le transport de l’aéroport à l’hôtel, héberger les voyageurs pour trois jours et leur offrir des repas conformes au Guide alimentaire canadien ainsi que le réseau wifi, entre autres.

Certaines exemptions sont prévues, notamment pour les voyages essentiels de camionneurs et de travailleurs de la santé, et il pourrait aussi y avoir des exceptions au cas par cas, a indiqué Justin Trudeau.

Réservations dès jeudi prochain

Les réservations pour la quarantaine à l’hôtel se feront en ligne à partir du 18 février, a précisé sa ministre de la Santé, Patty Hajdu, dans une conférence de presse subséquente.

Elle a spécifié que les Canadiens auront droit à une appréciable sélection d’établissements hôteliers, et que le prix du séjour sera variable d’un endroit à l’autre.

Et puisque la preuve n’a pas encore été faite que la vaccination empêche la transmission du virus, la mesure s’applique aux voyageurs qui ont été vaccinés, a souligné la ministre Hajdu.

Dans l’éventualité où une personne recevrait un résultat négatif après une nuitée à l’hôtel, par exemple, elle pourrait quitter, et l’ajustement des frais serait à la discrétion de l’hôtel, a-t-elle également affirmé.

En ce qui concerne les voyageurs qui arrivent au Canada par voie terrestre, ils devront fournir un résultat de test négatif remontant à 72 heures au maximum avant leur arrivée au pays à compter du 15 février.

84 millions de doses d’ici septembre

Le premier ministre Justin Trudeau a par ailleurs profité de son allocution au pas de sa résidence pour faire le point sur l’approvisionnement en vaccins.

Il a dit avoir obtenu de Pfizer le calendrier de livraisons jusqu’à la fin du mois de mars confirmant que le Canada recevra quatre millions de doses d’ici le mois de mars.

Le gouvernement a également acheté 4 millions de doses supplémentaires du vaccin de Moderna, ce qui porte le nombre total de doses obtenues à 44 millions.

En additionnant les doses de ces deux vaccins qui ont été approuvés jusqu’à présent, on arrive à un total de 84 millions d’ici la fin septembre, a précisé Justin Trudeau.

C’est donc dire que les doses des autres vaccins en attente d’approbation, dont AstraZeneca et Johnson & Johnson, seraient des doses en trop, a-t-il indiqué.

La promesse de faire vacciner tous les Canadiens qui le souhaitent d’ici la fin septembre est donc tout à fait atteignable, a-t-il assuré.

Recherche de vaccins de l’Inde

Le gouvernement explore par ailleurs de nouvelles possibilités en termes d’approvisionnement à des vaccins.

Un peu plus tôt cette semaine, Justin Trudeau en a parlé avec le premier ministre de l’Inde, Narendra Modi. Il a été question de s’en procurer du Serum Institute of India.

Les doses du vaccin d’AstraZeneca qui doivent arriver au Canada, sous réserve d’une autorisation de la Santé publique, ne viendront pas de l’Inde.

Un porte-parole de la société a affirmé à La Presse jeudi soir qu’ils pourraient être produits « en Amérique du Nord », sans fournir plus de détails.

La ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, a signalé vendredi qu’ils seraient fabriqués aux États-Unis dans un établissement approuvé par Santé Canada.

Le décret adopté en décembre dernier par l’ex-président américain Donald Trump pour donner la priorité aux livraisons de vaccins aux États-Unis avant l’exportation ne s’applique pas à cette entente, a-t-elle déclaré.

Le gouvernement Trudeau a signé un accord pour l’obtention de 20 millions de doses du vaccin AstraZeneca.

Les quelque 1,9 million de doses de ce vaccin développé avec l’Université d’Oxford que recevra le Canada via le programme COVAX seront pour leur part fabriqués en Corée du Sud.

Le feu vert de Santé Canada se fait toujours attendre ; il y a deux semaines, on parlait d’une décision à venir dans « quelques jours ».