Plus d’une centaine de manifestants et différentes associations de justice sociale se sont rassemblés à la place Émilie-Gamelin samedi après-midi pour dénoncer les solutions policières, dont le couvre-feu, à la crise sanitaire.

Entre des participants masqués et un petit haut-parleur qui rappelle les consignes sanitaires, la scène n’a rien d’une manifestation antimasque. Si les participants exigent une suspension du couvre-feu, c’est au profit d’un réinvestissement massif dans le filet social afin de mieux protéger les personnes vulnérables, principalement touchées par la crise sanitaire.

« Le couvre-feu fait porter aux individus, trop souvent des personnes autochtones et racisées dans les centres urbains, le fardeau de la pandémie », a dénoncé le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), l’un des organismes participants.

Raphaële Fournier est membre de l’organisation La Riposte socialiste. La jeune manifestante pose d’emblée la distinction entre l’événement et les complotistes de l’extrême droite. « Ces gens-là, ils s’en foutent du virus. Nous, on veut garder le masque, on veut une distanciation sociale. Mais on pense que certaines mesures doivent changer, que ce n’est pas à l’individu de souffrir. » Elle donne pour exemple « la classe ouvrière qui est forcée de travailler et de s’exposer au virus », pendant que les patrons de grandes entreprises continuent de s’enrichir dans le confort de leur maison.

Selon le COPB, la gestion de la pandémie par le gouvernement du Québec est bancale et improvisée, et se serait résoute à des « fausses solutions policières » pour faire avancer son message.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Une police avec « trop de pouvoir »

« Les policiers ont beaucoup trop de pouvoir. Déjà avant la pandémie, il y avait des inégalités dans la façon que les policiers traitent la population. Là c’est pire », se désole une manifestante, Ourania Nima.

Même son de cloche du côté de l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD), qui craint que le couvre-feu – et son application arbitraire par les policiers – ne fragilise encore davantage la sécurité et la santé des personnes vulnérables.

D’autres associations de justice sociale étaient des participants, dont Solidarité sans frontière, Meals for Milton-Parc et Verdun ensemble contre la gentrification.