(Ottawa) Pfizer et BioNTech réduiront le nombre de flacons de vaccin contre la COVID-19 qu’ils enverront au Canada cette année si l’organisme fédéral de réglementation de la santé accepte de changer l’étiquette du vaccin pour indiquer que chaque flacon contient six doses au lieu de cinq.

Les professionnels de la santé aux États-Unis ont été les premiers à découvrir en décembre qu’ils pouvaient obtenir six doses de vaccin dans chaque flacon en utilisant des seringues plus petites ou des seringues spéciales qui emprisonnent moins de vaccin autour de l’aiguille après une injection.

Initialement annoncé comme un moyen d’étirer encore plus le précieux vaccin, le fabricant est intervenu pour noter que ses contrats portent sur des doses et non sur des flacons. Si un receveur peut obtenir six doses au lieu de cinq, Pfizer et BioNTech peuvent expédier moins de flacons et toujours respecter leur obligation contractuelle.

Pfizer a poussé les États-Unis et l’Europe à modifier les informations figurant sur l’étiquette quant au nombre de doses par flacon et les deux l’ont fait début janvier. Vendredi, Pfizer a demandé au Canada de faire de même, et l’équipe de réglementation des vaccins de Santé Canada étudie maintenant la demande.

La décision définitive sur l’étiquette revient à Santé Canada, a indiqué la porte-parole de Pfizer Canada, Christina Antoniou.

Le porte-parole de Santé Canada, Eric Morrissette, a déclaré que les experts du ministère avaient indiqué le mois dernier que lorsqu’une sixième dose pouvait être obtenue à partir d’un seul flacon, elle pouvait être utilisée. Il a ajouté qu’une décision sur la demande de changement d’étiquette serait prise « en temps opportun ».

« Les Canadiens peuvent être sûrs que nous continuerons de recevoir toutes les doses de vaccin achetées par le gouvernement du Canada », a indiqué M. Morrissette.

Il a noté que le vaccin reste inchangé, tout comme la quantité de vaccin dans chaque flacon.

« Les flacons de vaccins doivent inclure une certaine quantité d’excédents pour s’assurer que le nombre approprié de doses peut être retiré, et Santé Canada a reconnu qu’une dose supplémentaire pouvait parfois être extraite des flacons », a précisé M. Morrissette.

Si le Canada accepte le changement, les 40 millions de doses canadiennes du vaccin Pfizer-BioNTech seront expédiées dans environ 6,7 millions de flacons. Mme Antoniou a déclaré que si le Canada n’acceptait pas le changement, alors les livraisons existantes se poursuivraient sur la base de cinq doses par flacon, pour un total de huit millions de flacons.

« Nous approvisionnerons le Canada conformément à notre accord d’approvisionnement et l’étiquette valide dans le pays », a-t-elle expliqué.

La pratique d’extraire une sixième dose a déjà eu un certain succès au pays. La Saskatchewan dit avoir reçu 22 425 doses de Pfizer et 10 300 doses de vaccin Moderna, pour un total de 32 725. Mais la province a injecté 34 080 doses. Le gouvernement a attribué cela à la possibilité d’obtenir plus de doses par flacon que prévu.

Des seringues rares

Mais les responsables européens de la santé se sont plaints d’une pénurie de seringues spéciales nécessaires pour obtenir six doses dans chaque flacon.

Certains pays ont constaté qu’ils ne pouvaient obtenir de manière fiable que cinq doses dans un flacon. Ils ont donc été à court de doses puisque les livraisons avaient été revues à la baisse. Cela a forcé la Belgique à annuler certains rendez-vous de vaccination. Et la Suède a suspendu les paiements à Pfizer, affirmant qu’elle ne savait pas pour combien de doses elle devrait payer.

Si le Canada accepte le changement, mais ne peut pas obtenir les six doses de chaque flacon, son objectif de vacciner 20 millions de personnes avec les 40 millions de doses de Pfizer sera impossible à atteindre.

Obtenir cette dose supplémentaire nécessite l’utilisation de seringues plus petites qui permettent de gaspiller moins de vaccin à chaque injection. La meilleure version est une « seringue à faible volume mort », qui laisse moins de place pour que le vaccin soit piégé dans l’aiguille et la seringue une fois que le piston est enfoncé complètement.

Ces seringues ne sont pas aussi courantes que celles de trois et cinq millilitres principalement utilisées dans la campagne de vaccination du Canada actuellement, et les plus petites sont devenues le dernier produit que tout le monde s’arrache dans la pandémie de COVID-19.

L’an dernier, Services publics et Approvisionnement Canada a soumissionné des contrats pour 145 millions de seringues, dont 95 millions sont de trois ou cinq millilitres.

Il y a 50 millions de seringues d’un millilitre en commande, dont 37,5 millions de versions « à faible volume mort ». M. Morrissette a indiqué que le premier envoi des seringues « à faible volume mort » devrait arriver la semaine prochaine au Canada.