Malgré la fermeture des écoles primaires et secondaires décrétée par le gouvernement, de nombreux élèves des communautés juives ultra-orthodoxes n’ont pas pris congé ces derniers jours, à Montréal.

Toute la semaine, les enfants sortaient par dizaines pour aller prendre l’autobus scolaire à l’école Belz de l’avenue Ducharme, dans le quartier Outremont. Mercredi, des voix d’enfants résonnaient dans l’école Belz de l’avenue Durocher. Au passage de La Presse à ces deux endroits, personne n’a accepté de nous rencontrer. Questionné au sujet des va-et-vient à ces écoles, Alain Picard, conseiller en communication pour les communautés ultra-orthodoxes, affirme n’avoir « aucun mandat des communautés à ce sujet ».

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Élèves montant à bord d’un autobus scolaire devant l’école Belz de l’avenue Ducharme, dans Outremont

Le 20 décembre dernier, le gouvernement a annoncé la fermeture des écoles primaires et secondaires jusqu’au 10 janvier, en raison de la flambée des cas de COVID-19. Et jeudi, Québec a prolongé leur fermeture jusqu’au 17 janvier. Les établissements scolaires ouvrant avant cette date devront offrir un enseignement virtuel. Les activités parascolaires ont aussi été annulées.

Les seules activités maintenues sont celles « relatives à la vaccination contre la COVID-19 et la distribution des autotests de dépistage de la COVID-19 », a indiqué Florent Tanlet, porte-parole du cabinet du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Des services de garde « exceptionnels » sont aussi organisés par des commissions scolaires, a-t-il ajouté.

Selon le décret du gouvernement, la suspension des activités scolaires exclut « les services éducatifs offerts aux élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage qui fréquentent une école spécialisée ou une classe spécialisée ». « Un non-respect de ces consignes expose les organisations et les individus aux amendes prévues pour violation des règles sanitaires », a indiqué Florent Tanlet.

En raison de plaintes pour non-respect des mesures sanitaires, les policiers se sont rendus dans des écoles ces derniers jours, a indiqué Manuel Couture, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal.

Les policiers ont discuté avec les responsables des écoles et ont rempli des rapports écrits. Ils les ont soumis à la section moralité qui va déterminer s’il y a eu infraction ou non aux mesures sanitaires.

Manuel Couture, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal

Le nombre d’écoles ultra-orthodoxes qui accueillent des enfants demeure inconnu. Certains de ses établissements abritent aussi des services de garde.

Écoles ouvertes en pandémie

En décembre 2020, des écoles des communautés juives ultra-orthodoxes avaient ouvert leurs portes, malgré la fermeture décrétée par le gouvernement. Le ministre Roberge avait qualifié la situation d’« inacceptable » et souligné le fait que « ces établissements ne bénéficient pas d’exception ».

Le décret était respecté puisque les élèves ne disposant pas de technologie pour l’enseignement à distance pouvaient se présenter en personne, avait alors soutenu Huvy Herzog, directrice générale des écoles de la communauté Belz, en entrevue avec La Presse. « Si la loi change, nous allons fermer, on souhaite respecter les consignes », avait-elle ajouté.

Afin de justifier la poursuite des cours, Huvy Herzog avait invoqué le fait que les écoles représentées par le Conseil des juifs hassidiques du Québec ne prévoyaient aucun congé pédagogique entre la fin de décembre et le début de janvier. Le décret de décembre 2020 précisait que « des services éducatifs permettant la poursuite des apprentissages à distance ser[aient] offerts pour la période du 17 décembre 2020 au 10 janvier 2021 » selon le calendrier des écoles, avait-elle fait valoir.

Avec la collaboration de Mayssa Ferah, La Presse