(Toronto) Les foyers de soins de longue durée de l’Ontario interrompront les visites générales après le signalement de plusieurs éclosions alimentées par le variant hautement contagieux Omicron.

Le ministre des Soins de longue durée, Rod Phillips, a déclaré que la politique entrerait en vigueur jeudi pour réduire le risque d’exposer les résidants vulnérables au virus lors de sa circulation dans la communauté.

« Je comprends que ces mesures auront un impact sur de nombreuses familles, mais nous devons rester vigilants, en particulier contre le nouveau variant Omicron », a déclaré M. Phillips lors d’une conférence de presse mardi.

À partir de jeudi, seuls deux soignants désignés par résidant seront autorisés à pénétrer dans les lieux.

Toutes les autres visites générales seront suspendues indéfiniment et les résidants ne seront pas autorisés à sortir de l’établissement pour des raisons sociales. Les absences pour des raisons essentielles telles que les rendez-vous médicaux se poursuivront et les visites seront permises dans les foyers pour des soins palliatifs.

M. Philips a déclaré qu’il y avait mardi des éclosions de COVID-19 dans 41 foyers de soins de longue durée – comparativement à 37 la veille –, avec 93 résidants et 161 travailleurs déclarés positifs pour le virus.

Les facteurs à l’origine des éclosions font l’objet d’une enquête par les bureaux de santé publique locaux, a-t-il indiqué. Mais le ministre a noté que beaucoup d’éclosions avaient été liées à la propagation dans la communauté.

Raccourcissement de la période d’isolement

Le médecin-hygiéniste en chef de l’Ontario, Dr Kieran Moore, réévalue les directives sur l’isolement des personnes infectées par la COVID-19 à la suite des changements apportés aux États-Unis pour faire face au volume élevé d’infections à Omicron.

M. Moore devait tenir une conférence de presse, mardi, sur des modifications apportées aux directives de dépistage et de recherche des contacts, mais elle a été reportée plus tard dans la semaine.

Lundi, les autorités sanitaires américaines ont réduit la période d’isolement recommandée pour les Américains qui attrapent le coronavirus de 10 jours à cinq jours, et ont raccourci le temps nécessaire de quarantaine pour les contacts étroits de cas de COVID-19.

Les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis ont déclaré que les directives suivaient les preuves que les personnes infectées par la COVID-19 sont les plus contagieuses dans les deux jours avant et trois jours après l’apparition des symptômes.

Une porte-parole de la ministre ontarienne de la Santé a déclaré que M. Moore se penchait sur la situation particulière de l’Ontario concernant les directives sur le raccourcissement des périodes d’isolement et de quarantaine des CDC aux États-Unis.

Les absences de travailleurs et travailleuses de la santé en raison des exigences d’isolement liées au virus sont « un sujet de préoccupation », bien que les foyers aient pu faire face jusqu’à présent, a dit pour sa part M. Phillips.

« Comme tous les autres employeurs… les foyers constatent que la prévalence d’Omicron signifie que certains membres du personnel ne sont pas disponibles », a-t-il déclaré.

La province a déjà réduit les exigences d’isolement pour le personnel des soins de longue durée et les travailleurs hospitaliers qui entrent en contact avec la COVID-19 afin de préserver la main-d’œuvre pendant la vague Omicron.

Les travailleurs exposés à une personne infectée par le virus peuvent désormais reprendre le travail immédiatement après avoir reçu un résultat négatif au test PCR, tant qu’ils restent asymptomatiques. Ils doivent également passer un test antigénique rapide quotidien pour le virus pendant les 10 prochains jours, et un deuxième test PCR sept jours après avoir été exposés.

Une note du 23 décembre des responsables du ministère des Soins de longue durée a déclaré que la politique ne peut être appliquée que par les foyers « dans des situations critiques de pénurie de personnel ».

La vaccination obligatoire pour le personnel des soins de longue durée est également entrée en vigueur le 13 décembre.

M. Moore avait promis de nouvelles directives après que les bureaux de santé publique locaux ont signalé une pression sur les ressources de dépistage et de recherche des contacts, indiquant dans certains cas aux habitants dont le test est positif d’informer eux-mêmes leurs proches contacts.

Les Ontariens ont également signalé des problèmes d’accès aux tests en temps opportun au cœur de la propagation du variant hautement contagieux Omicron qui est maintenant dominant dans la province.

La province a intensifié sa campagne de vaccination à la troisième dose ce mois-ci, offrant des troisièmes injections à tous les adultes admissibles.

8825 nouveaux cas, en léger recul

Le premier ministre Doug Ford a visité une clinique de vaccination en milieu de travail à Mississauga, en Ontario, où il a remercié les travailleurs, les bénévoles et les Ontariens d’avoir aidé à accélérer la campagne de vaccination.

Une annonce viendrait « dans les prochains jours » pour savoir si les écoles rouvriront pour l’apprentissage en personne la semaine prochaine, a-t-il déclaré.

L’Ontario a signalé 8825 nouveaux cas de COVID-19 mardi, une légère baisse par rapport aux jours précédents.

La ministre de la Santé, Christine Elliott, a déclaré que 187 personnes étaient aux soins intensifs en raison de la COVID-19 et qu’un total de 491 personnes étaient hospitalisées.

Mme Elliott a relayé les chiffres sur Twitter, mais les sites web du gouvernement n’ont pas publié un bilan mis à jour de décès liés au virus.

L’Association des hôpitaux de l’Ontario a dévoilé des données montrant que 108 patients gravement malades à cause de la COVID-19 étaient sous respirateurs, avec 24 adultes admis dans ces unités lundi.

Les experts de la santé ont averti que le nombre réel de cas de COVID-19 serait probablement beaucoup plus élevé, car un certain nombre d’hôpitaux et de centres ne sont plus en mesure de répondre à la demande pour des tests.

Avec des informations de l’Associated Press