Le variant Omicron continue de jouer les trouble-fêtes : les annulations de vols se sont multipliées la veille et le jour de Noël, au grand dam de nombreux voyageurs de par le monde. Au moins 5076 vols n’ont pas eu lieu vendredi et samedi, selon FlightAware. Le site prévoyait également plus de 900 annulations ce dimanche.

À l’aéroport Montréal-Trudeau, 20 vols ont été annulés vendredi et samedi, selon FlightAware, qui recense en temps réels les vols partout dans le monde et qui prédit les heures d’arrivée.

Air Transat n’a annulé aucun de ses vols les 24 et 25 décembre, a indiqué à La Presse le porte-parole de la compagnie aérienne Pierre Tessier.

« Nous avons suffisamment d’équipages pour faire fonctionner notre horaire. Par conséquent, nous ne sommes pas touchés comme certaines autres compagnies aériennes », ont quant à elles écrit les relations médias d’Air Canada dans un courriel envoyé à La Presse.

Aux États-Unis, la situation est plus critique.

Plusieurs compagnies aériennes américaines sont aux prises avec des problèmes de personnel, en raison de la propagation de la COVID-19. Vendredi, les transporteurs Delta, United et JetBlue avaient affirmé que le variant Omicron, dont étaient infectés des employés, pouvait entraîner des annulations de vols. Delta a annulé 15 % des siens samedi, selon FlightAware.

Vendredi, 690 vols qui partaient des États-Unis, y arrivaient ou transitaient par le pays ont été annulés. Samedi, 951 vols n’ont pas eu lieu.

« Nous ne rencontrons pas les mêmes problèmes que nos homologues américains et nous avons accueilli un nombre de clients parmi les plus élevés ces derniers jours depuis le début de la pandémie. La grande majorité des annulations que nous avons affichées ces dernières 48 heures sont reliées à la météo », a précisé par écrit la compagnie de transport aérien canadienne WestJet.

Les compagnies aériennes chinoises sont celles qui ont annulé le plus de vols. China Eastern a annulé 545 vols samedi, soit plus du quart de ses trajets prévus. Air China en a annulé 267, ce qui représente 24 % de ses vols prévus.

Samedi, plus de 6350 vols dans le monde ont aussi été sujets à des retards.

Air Transat revoit l’horaire de ses vols pour l’hiver

La compagnie aérienne Air Transat a pris la décision de revoir son calendrier de vols du 12 janvier au 25 février, « en raison de la montée fulgurante du variant Omicron et des impacts des nouvelles mesures restrictives mises en place par le gouvernement fédéral », a expliqué le porte-parole Pierre Tessier.

« La grande majorité de nos vols [auront lieu] comme prévu durant cette période. Selon l’évolution de la situation, nous déterminerons si d’autres ajustements seront nécessaires sur le reste de notre programme d’hiver », a-t-il poursuivi.

Les vols annulés ont toutefois entraîné le mécontentement de certains voyageurs.

Frédéric Racine devait s’envoler vers Cuba au début du mois de février avec sa conjointe. Le 22 décembre, la compagnie aérienne l’a joint par courriel pour lui annoncer que son vol était annulé, puisqu’Air Transat réduisait son offre de vols pour l’hiver.

On a trouvé que c’était un court délai pour annuler.

Frédéric Racine, qui devait s’envoler pour Cuba au début du mois de février

M. Racine, en entrevue avec La Presse, estime que plusieurs changements peuvent avoir lieu en plus d’un mois concernant les mesures sanitaires.

Il n’a pas encore cherché à remplacer son vol annulé. Il attend les prochaines directives du gouvernement fédéral qui s’adresseront aux voyageurs, afin de vérifier s’il peut toujours obtenir une assurance voyage.

Air Transat offre deux options aux voyageurs dont le vol a été annulé : soit accepter un nouvel itinéraire pour se rendre à leur destination, soit annuler leur vol et obtenir un remboursement.

« Il y a encore beaucoup d’incertitude »

Chez CAA-Québec, où les consommateurs peuvent se procurer une assurance voyage, la réticence des Québécois à voyager se fait sentir depuis la montée du variant Omicron.

« Ça a jeté un froid sur tous ceux qui voulaient voyager durant le temps des Fêtes », a déclaré le porte-parole de CAA-Québec Nicolas Ryan. « Il y a encore beaucoup d’incertitude », ajoute-t-il, soulignant qu’il s’agit de la raison qui amène de nombreuses personnes à annuler leur voyage.

À la suite des annonces gouvernementales ou de la diffusion de nouvelles informations concernant la flambée des cas de COVID-19, davantage de personnes appellent chez CAA-Québec dans le but de poser des questions par rapport à leur voyage.

« Je pense qu’en ce moment, ce n’est pas le bon moment pour parler d’optimisme. On est un peu plus pessimistes par rapport à la situation actuelle. Est-ce que ça va durer deux semaines, trois semaines, un mois, plus que ça ? Ça, c’est la grande variable que, nous-mêmes, on ne connaît pas encore », a affirmé Nicolas Ryan.

Avec l’Associated Press et l’Agence France-Presse