« On fera porter le masque à Raphaël et il sera au moins avec nous pour le repas de Noël et le déballage de cadeaux. »

Mardi, Raphaël, âgé de 11 ans, a reçu un résultat positif au test rapide qui lui a administré sa mère, Mélanie Pelletier.

Dans leur appartement de Longueuil, ils sont six et Mme Pelletier a beau désinfecter la salle de bains commune à tous, elle craint que ce ne soit qu’une question de temps avant que d’autres contractent la COVID-19 dans la maisonnée. « On se côtoyait tous encore mardi matin, alors… »

Ces dernières nuits, elle s’est réveillée à quelques reprises pour prendre la température de son fils, mais aussi pour mesurer la saturation en oxygène dans le sang. « Je suis plutôt hypocondriaque, alors j’avais acheté l’appareil. »

« Mon fils est d’un naturel solitaire, alors pour l’instant, il n’est pas trop malheureux de rester dans sa chambre », raconte-t-elle.

Mais à Noël, tout de même, elle ne se voit pas isoler son fils.

Tel est le dilemme pour de nombreux. Jusqu’à quel point peut-on garder un enfant malade de la COVID-19 seul dans sa chambre ?

« Il avait besoin de contacts »

« Au début, mon fils était content d’être dans sa chambre, avec sa télé, ses jeux vidéo, d’autant qu’il était asymptomatique, raconte quant à elle Dominique Arsenault. Il a aussi eu un peu d’école à distance. Mais à un moment donné, j’ai bien vu que psychologiquement, il n’était pas très en forme, qu’il avait besoin de contacts. On le laissait venir dans le salon un peu, en portant des masques KN95 qu’on avait eus, en début de pandémie, par l’entreprise de mon chum. »

Mme Arsenault était très précautionneuse, mais comme elle allait porter les repas à son fils et allait vérifier s’il avait de la fièvre, elle a fini par contracter la COVID-19.

Ça fait depuis le 10 décembre que je n’ai pas mis le nez dehors, à part pour ouvrir la porte quand on reçoit des colis. Mais bon, on a fini par s’habituer à ce mode de vie. Ça va, j’ai seulement eu une espèce de gros rhume, alors j’ai pu continuer à travailler. Ça m’a tenue occupée.

Dominique Arsenault

Dans la mesure du possible, recommande la Santé publique, un seul et même adulte doit donner les soins à l’enfant malade. Le parent responsable des soins doit porter un masque s’il a un contact prolongé avec son enfant à moins de deux mètres. L’enfant atteint doit dormir seul dans sa chambre, seul dans son lit. « Si possible, une salle de bains doit lui être réservée, sinon, la pièce doit être désinfectée après chaque usage. »

« Votre enfant peut jouer à l’extérieur dans la cour du domicile ou sur le balcon […] », disent aussi les consignes de la Santé publique.

Le problème, avec cette vague, c’est souvent l’incapacité d’avoir la confirmation qu’on a le virus. Aurélien Labrunye, qui présente des symptômes et qui a une conjointe enceinte de huit mois et un enfant, a tenté d’avoir un test PCR à l’Hôtel-Dieu de Montréal, puis à Pointe-Saint-Charles cette semaine. Les deux fois, il a fait la queue dans le froid pour se faire dire au bout du compte que seuls les gens avec un rendez-vous se feraient tester.

Quand peut-on arrêter l’isolement à la maison ?

Pour mettre fin à son isolement, ou à celui de son enfant, il faut que trois conditions soient réunies : 10 jours ont passé depuis la première journée de vos symptômes, vous n’avez plus de symptômes depuis au moins 24 heures et vous n’avez plus de fièvre depuis au moins 48 heures.

Quand faut-il composer le 911 ?

Si vous avez de la difficulté à respirer, un essoufflement important ou une douleur à la poitrine.

Quels sont les symptômes de la COVID-19 ?

Ils sont multiples : toux, fièvre, nez qui coule, perte d’odorat et du goût, difficultés respiratoires, fatigue, perte d’appétit, mal de gorge, mal de tête…

Quand les premiers symptômes se développent-ils ?

En moyenne de 5 à 7 jours après la contamination, mais cette période peut s’étendre de 2 à 12 jours.

Sources : Santé publique du Québec et Santé publique de Montréal