Avec la fermeture des bars, des gyms, des casinos, des cinémas et des salles de spectacles, c’est dans les universités, ces jours-ci, que se tiendra une bonne partie des plus gros rassemblements, ce qui préoccupe bon nombre d’étudiants.

« J’aime vraiment mieux les examens finaux en ligne pour des raisons sanitaires », a dit Joyce Slin, rencontrée lundi soir par La Presse alors qu’elle sortait de son examen à l’École des sciences de la gestion, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). « Je côtoie ma famille et des personnes âgées plus fragiles, alors c’est préférable que ce soit à distance. »

Conformément à ce qu’a annoncé lundi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, les universités restent ouvertes. Les séances d’examen et les stages peuvent donc se tenir en présentiel.

J’aurais préféré que les examens soient en ligne. Au moins, cette fois-ci, on avait plus d’espace entre chaque personne que lors des examens [de mi-session].

Nada Kabboud

À la suite de la conférence de presse du ministre Dubé, Nada Kabboud a reçu un message du département de marketing lui indiquant que son examen à l’horaire la journée même allait se dérouler en présentiel, comme prévu. « Soyez assurés que les salles d’examen ont été réservées afin qu’elles soient assez grandes pour laisser des espaces entre chaque étudiant », pouvait-on y lire.

« Notre professeur a séparé la classe en deux. On était moins de personnes, donc c’était moins stressant », dit Yasmine Loumi.

Des mesures strictes

En plus de la distanciation physique, le masque était obligatoire en tout temps. Du gel désinfectant était également mis à la disposition des étudiants.

« On était assez distants et on devait porter le masque, donc je n’étais pas trop stressé », a dit Samuel Noël, qui venait de terminer un examen d’économie. « Il y avait au moins deux chaises libres entre chaque étudiant », a renchéri Alexis Thomias, qui s’est dit satisfait des mesures.

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Frédérique, étudiante rencontrée à la sortie de son examen

Moi, je me suis désinfecté les mains, mais beaucoup ne l’ont pas fait. Il y a même une étudiante à côté de moi qui était malade et qui reniflait pendant l’examen. Ça m’écœurait.

Frédérique, étudiante rencontrée à la sortie de son examen

« Avec tous les cas qu’il y avait aujourd’hui et la conférence de presse, j’étais sûre que ça allait être en ligne », a-t-elle dit.

De grandes craintes

Encore ces jours-ci, « des examens se tiennent dans de grands auditoriums », a indiqué Jonathan Desroches, coordonnateur à l’Union étudiante du Québec, soulignant que la chose soulevait de grandes inquiétudes chez les jeunes du Québec.

M. Desroches a indiqué que les décisions sur la tenue des examens en personne ou à distance se prenaient à la pièce, « par département ou par université ».

Il n’y a pas de réponse uniforme. On veut que les décisions des universités soient communiquées le plus tôt possible.

Jonathan Desroches, coordonnateur à l’Union étudiante du Québec

La ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, n’a pas pris la parole en journée lundi et les universités n’ont pas publié de communiqué, s’en tenant à la décision gouvernementale de permettre la tenue d’examens en personne.

C’est chez les 20 à 29 ans – les jeunes d’âge universitaire – que la COVID-19 est la plus répandue, avec 15,4 % des cas confirmés à travers le Québec.

Notons que l’essentiel des activités dans les cégeps est terminé.