Cinq mois après en être sorti, Montréal est retournée mardi en état d’urgence.

En conférence de presse virtuelle, en avant-midi, la mairesse Valérie Plante a annoncé qu’elle avait signé la déclaration nécessaire au retour de ce régime d’exception. La décision devra être confirmée par le conseil municipal et le conseil d’agglomération dans les prochains jours.

« La Ville de Montréal se donne les moyens de protéger les travailleurs essentiels de l’agglomération et d’assurer la continuité des services publics », a justifié Mme Plante.

L’état d’urgence donnera aux services municipaux toute la latitude nécessaire afin qu’ils puissent réagir rapidement aux imprévus, notamment afin d’aider les citoyens les plus vulnérables de la métropole, a dit la mairesse.

« L’état d’urgence, c’est un outil supplémentaire », a-t-elle ajouté. « Par exemple, nous pourrons acheter du matériel de protection […], nous pourrons conclure des ententes pour mettre en place des solutions d’hébergement rapidement »

Elle même atteinte de la COVID-19, Valérie Plante a appelé à la plus grande prudence face à la flambée des cas. La mairesse a refusé d’envoyer un message spécifique aux travailleurs d’urgence et aux employés du déneigement par rapport aux rassemblements familiaux des Fêtes : tous les Montréalais doivent être prudents et revoir leurs plans, a-t-elle dit.

En anglais, Valérie Plante a indiqué qu’elle se portait mieux, trois jours après avoir reçu son diagnostic de COVID-19. Elle se sent toutefois encore fatiguée et enrouée. Elle présentera mercredi le budget 2022 de la Ville de Montréal.

« Nous avons tous et toutes un rôle à jouer », a-t-elle dit. « Je sais que la situation est difficile, mais nous l’avons déjà vécu et on sait qu’on peut passer au travers. […] Pour le bien de ceux que l’on aime, de nos amis, de nos familles, je vous demande chers Montréalais et Montréalais, d’être extrêmement prudents. »

Mme Plante a indiqué qu’elle n’avait pas encore parlé avec François Legault de la possibilité qu’un couvre-feu soit de nouveau déclaré à Montréal ou dans toute la province. Si c’est le choix du gouvernement provincial, il faudra que la mesure prenne en compte les centaines d’itinérants qui vivent dans les rues de Montréal, a toutefois souligné la mairesse.

L’Opposition officielle à l’hôtel de ville s’est attribuée le crédit du déclenchement de l’état d’urgence.

« Ça faisait trois jours qu’on interpellait la mairesse pour qu’elle décrète l’état d’urgence. Suite à une question au conseil municipal, voilà qu’elle se réveille enfin », a déclaré par écrit Aref Salem, chef d’Ensemble Montréal.

« Dans le contexte actuel, qui est très inquiétant, nous sommes soulagés que l’administration réponde à notre appel, a-t-il continué. Le décret de l’état d’urgence permettra à la Ville de mobiliser des ressources avec plus de souplesse afin d’assurer la sécurité des aînés, des personnes itinérantes et des personnes vulnérables. »

La Ville de Montréal était en état d’urgence du printemps 2020 jusqu’à l’été dernier.