(Ottawa) La fin des tests de dépistage obligatoires pour les voyages de moins de 72 heures aura été de courte durée. Ils seront de nouveau en vigueur à compter de mardi. Les voyageurs devront s’y soumettre à l’étranger avant leur retour.

Ottawa avait abandonné cette exigence le 30 novembre. Elle demeurait toutefois en vigueur pour les voyages de plus longue durée. Les Canadiens qui se déplaceront à l’extérieur du pays durant trois jours ou moins devront donc de nouveau présenter le résultat négatif d’un test moléculaire récent (PCR, TAN, TAAN, RT-LAMP) pour pouvoir entrer au pays, peu importe la région du globe qu’ils ont visitée.

« Ce qu’on veut absolument faire, c’est de décourager les gens de voyager à l’étranger même pour de courts séjours en raison de la transmissibilité très forte du nouveau variant, a expliqué le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, en conférence de presse. Même des séjours de quelques jours peuvent mettre en danger la santé et la sécurité des gens qui choisissent de voyager. »

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Jean-Yves Duclos, ministre fédéral de la Santé

Depuis mercredi, le gouvernement fédéral recommande d’éviter les voyages non essentiels à l’extérieur du Canada, peu importe le statut vaccinal. Les hôpitaux un peu partout au pays risquent d’être submergés de malades de la COVID-19 avec la propagation fulgurante du variant Omicron.

La transmission communautaire de ce nouveau variant est déjà en œuvre au pays, moins d’un mois après qu’il a été identifié. « Près de 350 cas confirmés ont été rapportés dans 11 provinces et territoires, a indiqué le sous-administrateur en chef de la santé publique, Howard Njoo. Le nombre de cas qui ne sont pas liés à des voyages est en augmentation. » Ces cas ont été signalés autant chez les vaccinés que chez les non-vaccinés.

Troisième dose

Le ministre Duclos et la Santé publique fédérale pressent les Canadiens admissibles de se faire vacciner une troisième fois dès maintenant.

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Le DHoward Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada

Il est important de souligner que le fait d’être entièrement vacciné et de recevoir ensuite une dose de rappel, qu’il s’agisse du vaccin de Pfizer ou Moderna, devrait offrir une protection raisonnable contre l’infection et probablement une forte protection contre les formes graves de la maladie.

Le DHoward Njoo, sous-administrateur en chef de la santé publique du Canada

Les autres mesures sanitaires comme le port du masque et une ventilation adéquate devraient tout de même être maintenues.

Le profil de sécurité du variant est encore à l’étude par les scientifiques. Bien qu’il semble causer des symptômes plus légers dans la plupart des cas, des hospitalisations ont été rapportées au Royaume-Uni. Au Canada, le variant n’a pas encore touché les populations plus vulnérables comme les personnes âgées.

« Et nous espérons que cela n’arrivera pas avec les mesures qui sont mises en place », a souhaité l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam.

Interdiction levée

Parallèlement à l’imposition de tests PCR, Ottawa lèvera l’interdiction d’entrer au pays pour les ressortissants étrangers en provenance de 10 pays d’Afrique samedi à 23 h 59. Elle avait été imposée à la fin du mois de novembre face à la nouvelle menace posée par le variant Omicron qui a d’abord été identifié en Afrique du Sud. Outre ce pays, le Botswana, l’Égypte, l’Eswatini, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, la Namibie, le Nigéria et le Zimbabwe étaient visés.

« Nous sommes conscients que cette mesure initiale a soulevé une certaine controverse, mais nous estimons qu’elle était nécessaire pour ralentir l’arrivée du variant Omicron au pays et nous faire gagner du temps précieux, a déclaré M. Duclos. Compte tenu de la situation actuelle, cette mesure a joué son rôle et n’est plus nécessaire. »

Les personnes en provenance de ces 10 pays seront donc soumises aux mêmes exigences que le reste des voyageurs. Le gouvernement fédéral travaille également à augmenter les tests de dépistage dans les aéroports. Il est passé de 11 000 voyageurs aériens par jour à la fin du mois de novembre à 21 000 par jour, et le gouvernement veut atteindre 23 000.

Le Conseil des aéroports du Canada a déploré la confusion causée par les changements entourant les tests de dépistage pour les voyageurs, qui créent « une grande incertitude pour les Canadiens, surtout juste avant la période des Fêtes ». Ce groupe de pression estime qu’il vaudrait mieux pour le gouvernement fédéral d’arrêter de « restreindre les voyages », d’accélérer la vaccination, de miser sur les tests rapides en plus de maintenir les autres mesures sanitaires.