Après un Noël 2020 confiné, on pourra enfin se rassembler pendant les Fêtes. Vingt personnes maximum, a décrété le gouvernement. Idéalement doublement vaccinées. Qu’est-ce qui sera permis ? Qu’est-ce qui sera interdit ? Et quels sont les bons comportements à adopter pour limiter les dégâts ? La Presse fait le point.

À partir de quelle date les rassemblements privés intérieurs jusqu’à 20 personnes sont-ils permis ?

La date à retenir est le 23 décembre. Le gouvernement n’a pas précisé à quelle date cela prendrait fin en 2022.

Est-ce que la flambée actuelle des cas au Québec pourrait entraîner l’annulation des célébrations ?

Alain Lamarre, professeur-chercheur spécialisé en immunologie et en virologie à l’Institut national de la recherche scientifique, ne le croit pas, malgré les réserves émises vendredi par Ottawa sur la possibilité de festoyer avec la famille élargie ou des groupes de 10 personnes et plus. « La situation des hospitalisations est assez stable, même si ça monte un peu, fait-il remarquer. Je pense que c’est là-dessus que le gouvernement se base pour prendre sa décision, et tant que ce niveau-là est sous contrôle, je ne pense pas qu’on va revenir sur la décision concernant les mesures. »

Le DGaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec, est du même avis : « Ça serait étonnant que ce qui a été annoncé change du tout au tout parce qu’on est presque collé sur Noël. »

Le port du masque est-il requis dans les rassemblements de Noël ?

Non, il n’est pas obligatoire. Ce qui tombe sous le sens puisque les principales activités des Fêtes consistent à manger et à boire.

Les rassemblements comportent-ils des risques ?

Oui, forcément. « Une maladie infectieuse, ça prend des contacts. S’il y a plus de contacts, il y a plus de transmission. C’est incontournable et ça reste toujours vrai », explique le DDe Serres. « C’est sûr que si je rencontre 20 personnes dans une fête, j’ai pas mal plus de risques de rencontrer quelqu’un qui pourrait être infecté que s’il y en a juste 10. Mais une fois qu’on a dit ça, l’idée depuis le début, c’est qu’à un moment donné, on va devoir vivre quand même. » Le DDe Serres recommande tout de même de limiter les rassemblements et de se voir aussi à l’extérieur. « On n’est pas obligé de faire un rallye de toutes les personnes qu’on n’a pas vues depuis un an », note-t-il.

Peut-on inviter des personnes non vaccinées ?

Ce sera probablement le plus gros défi pour certaines familles. « Qu’est-ce qu’on fait avec le cousin pas vacciné ? Est-ce qu’on l’invite ? Personnellement, c’est quelque chose que j’hésiterais à faire, dit Alain Lamarre. C’est la personne qui reçoit qui a le gros bout du bâton. On peut exiger ce qu’on veut dans nos foyers. Donc, c’est une question de tolérance au risque. Je suggère aux Québécois de ne pas être trop tolérants au risque. »

Devrait-on s’abstenir de faire la bise ou de se serrer la main ?

Non. Surtout si on se lave les mains après la poignée de main. « La question n’est pas là, souligne Gaston De Serres. La question, c’est plus l’attitude générale qu’on finit par avoir : ça, c’est pas grave ; ça, c’est pas grave ; puis ça, c’est pas grave. En fin de compte, il n’y a plus rien de grave. Et c’est vrai, chaque chose individuelle n’a probablement pas tant de conséquences, mais on ferait mieux de se garder une petite gêne. »

La police risque-t-elle de sonner à votre porte le 24 décembre au soir ?

On ne peut jamais dire jamais, mais le risque est très faible. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a été clair à ce sujet : il n’est pas question de demander aux policiers de faire de la surveillance. « On ne commencera pas à aller voir dans les partys privés si les gens respectent la limite de 20 personnes », a-t-il dit. Même si le DHoracio Arruda, directeur national de santé publique, a admis s’attendre à ce que certaines familles dépassent un peu les limites.

Comment assurer une bonne ventilation des lieux pour limiter la contagion ?

Il y a deux options : ouvrir légèrement les fenêtres pour faire circuler l’air et faire fonctionner les ventilateurs de la cuisinière ou de la salle de bains. « Les situations qui sont les plus propices à la transmission, on le sait, c’est quand il y a beaucoup de monde dans peu d’espace pendant longtemps », rappelle le DDe Serres.

Les fêtes de bureau sont-elles permises ?

Oui, mais à certaines conditions. Les gens peuvent se réunir dans les restaurants et les bars où il n’y a pas de limite de capacité. La règle est de 10 personnes par table maximum. La danse et le karaoké sont aussi permis depuis le 15 novembre, mais le port du masque est obligatoire si la règle des deux mètres ne peut être respectée. Pour ce qui est des activités privées dans un lieu public intérieur, le maximum est de 25 personnes. La distanciation physique doit être respectée et le port du masque est obligatoire. Dans certains cas, le passeport vaccinal peut aussi être exigé.