En augmentant à 20 personnes vaccinées les rassemblements autorisés dès le 23 décembre, le gouvernement Legault ne cache pas qu’une « incertitude » demeure : celle du variant Omicron. Si un seul cas a jusqu’ici été détecté au Québec, à quoi sa transmission ressemble-t-elle dans le reste du monde ? Et que savons-nous jusqu’ici de ce variant ? Tour d’horizon en cinq points.

Des cas examinés au Québec

Sur le criblage d’environ 900 cas qui a été fait en novembre par l’Institut national de santé publique, il n’y avait aucun cas du variant Omicron. Mis à part le cas confirmé la semaine dernière, cette souche n’est donc pas pour l’instant en grande circulation dans la province. « C’est une très bonne nouvelle. Par contre, il y a quelques cas qui sont sous investigation. On suit ça de très près », a néanmoins rappelé mardi le ministre de la Santé, Christian Dubé, avant d’ajouter : « On va peut-être avoir à travailler avec l’Omicron après les Fêtes », un signe que la situation pourrait évoluer rapidement. « Il faut apprendre à vivre avec la COVID, […] car Omicron est avec nous encore pour un bout de temps », a aussi insisté M. Dubé.

« Presque certain »

Aux États-Unis, le populaire scientifique américain Anthony Fauci a déclaré mardi qu’il est « presque certain » que le variant Omicron ne cause pas de cas plus graves de COVID-19 que Delta, en précisant qu’il faudrait attendre encore « deux semaines au moins » pour savoir s’il se révèle même moins dangereux. Il reste toutefois qu’Omicron est « manifestement hautement transmissible », probablement plus que Delta, et qu’il a aussi un taux plus élevé de réinfections, a déclaré le DFauci. Ce nouveau variant, qui est désormais présent dans tout près d’une quarantaine de pays dans le monde, échapperait aussi probablement mieux à l’immunité vaccinale, montrent des données préliminaires.

Sur le continent européen

En Europe, où le variant est plus implanté, le nombre de cas confirmés de COVID-19 a notamment triplé en seulement 48 heures. En date de mardi, un peu plus de 210 cas du variant Omicron avaient été confirmés avec certitude dans l’Union européenne et les pays associés, comme l’Islande ou encore la Norvège. La Commission européenne a d’ailleurs appelé ses membres à uniformiser leurs restrictions de circulation pour « garantir de la prévisibilité aux citoyens ». « Soixante-six pour cent des Européens sont aujourd’hui entièrement vaccinés, mais face à des variants plus contagieux, ce n’est pas suffisant », a aussi martelé la commissaire Stella Kyriakides, lors d’une réunion des ministres européens de la Santé à Bruxelles.

Ce qu’on ne sait pas encore précisément

À l’instar de la plupart des variants, il faut du temps avant que la communauté scientifique de partout dans le monde détermine avec précision les caractéristiques exactes d’un variant. Aux États-Unis, les résultats des expériences en laboratoire sur l’efficacité des anticorps provenant des vaccins actuels contre le variant Omicron devraient être connus dans les prochains jours à d’ici une semaine. À l’échelle mondiale toutefois, on ignore toujours comment ce variant pourrait réagir aux vaccins de manière très exacte. La compagnie Pfizer, elle, a toutefois déjà indiqué que le développement d’un nouveau vaccin pourrait être nécessaire afin d’y faire face. Les études faites en Afrique du Sud, où le variant a d’abord émergé, devront toutefois être interprétées avec beaucoup de prudence, la faible couverture vaccinale de seulement 24 % risquant toutefois de compliquer les généralisations avec le reste du monde. « Il n’y a aucune raison de douter » du fait que les vaccins actuels protègent les malades contaminés par le variant Omicron contre les formes sévères de la COVID-19, a toutefois estimé mardi Michael Ryan, le responsable des urgences de l’OMS, dans un entretien avec l’AFP.

En Ontario, appel à la prudence

Chez nos voisins ontariens, les experts qui conseillent le gouvernement ont déclaré mardi ne pas pouvoir « prédire Omicron avec précision », mais qu’il est « presque assuré que ça nous frappera durement et rapidement ». Cela dit, « la COVID-19 augmentera presque certainement jusqu’en janvier, avant même qu’Omicron nous frappe de plein fouet », a écrit le groupe d’experts. Selon ceux-ci, « trop d’Ontariens ne sont pas pleinement vaccinés et finiront à l’hôpital ». D’après les prédictions du comité, le taux d’occupation aux soins intensifs augmentera au cours du mois prochain, « dépassant probablement » 250 patients d’ici la fin de ce mois – sans même prendre en compte le variant Omicron.

Avec La Presse Canadienne et l’Agence France-Presse